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Que la honte demeure sur le despote, prétendu Sage, fils de l’impudique David ! Les destins s’accompliront… Quand Hiram, l’artisan de tant de merveilles, parait devant la Reine de Saba et qu’il élève sur elle sans crainte comme sans vanité son regard de flamme, Balkis se sent troublée dans tout son être. Après qu’elle a retrouvé quelque assurance, elle questionne Hiram sur ses travaux et défend cet ouvrier modèle, exemple de toutes les perfections, contre les critiques qu’inspire à Salomon une basse jalousie.

Comme elle demande à voir rassemblée sous ses yeux cette armée innombrable de maçons, de charpentiers, de menuisiers, de mineurs, de fondeurs, de forgerons, de ciseleurs, de tailleurs de pierre, de sculpteurs, que dirige Hiram, Salomon lui dit que ces ouvriers, venus de tous les pays et parlant toutes les langues, sont dispersés de tous les côtés, et qu’il est impossible de les réunir. Mais Hiram monte sur un bloc de granit pour être vu de toutes parts ; puis levant la main droite, il trace dans l’air un T mystérieux, initiale de Tyr, où l’on adore l’Esprit du Feu, initiale de Tubalcaïn, le grand ancêtre du Travail… Aussitôt accourent de tous les points de l’horizon ces ouvriers divers de nation, de langue, d’origine. Ils sont plus de trois cent mille, et ils se rangent eux-mêmes comme une armée en bataille : l’aile droite est composée des charpentiers et ce tous ceux qui façonnent le bois ; à l’aile gauche sont les mineurs, les fondeurs et tous les ouvriers qui appliquent leur art aux métaux ; au centre, les maçons et tous ceux qui travaillent la pierre… Hiram étend le bras, et cette armée demeure immobile.

À cette vue, la Reine comprend qu’Hiram est plus qu’un homme, et Salomon comprend que toute sa puissance n’est que faiblesse devant la puissance d’Hi-