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trouvez la fête de saint Jean dit Baptiste et au solstice d’hiver que vous trouvez celle de saint Jean dit l’Apôtre, et c’est aussi à ces deux époques de l’année, à ces solstices que nous célébrons la fête de notre patron, avec un cérémonial tout astronomique.

Me voici arrivé, mon Frère, à la partie la plus délicate de mon discours, aux lignes de ce morceau d’architecture les plus difficiles à tracer.

En ce moment, peut-être, vous vous considérez comme suffisamment pénétré du drame allégorique dans lequel vous avez joué un rôle, et pourtant, malgré l’allocution de notre Très Respectable, malgré l’explication astronomique dont je viens de vous donner quelques aperçus, vous ne savez encore rien ou presque rien ; car la légende, telle qu’elle est, ne vous a été jusqu’à présent qu’incomplètement communiquée. C’est cette légende, tout entière, mon Frère, qu’il vous faut méditer.

(Ici l’Orateur s’arrête et prend quelques instants de repos.)

La réputation de sagesse de Salomon et le bruit de ses magnifiques travaux s’étaient répandus par toute la terre ; la renommée, à la voix puissante, en avait fait retentir tous les échos jusqu’aux extrémités du monde. C’est alors que Balkis, reine de Saba, vint à Jérusalem, — la Bible le constate, — pour saluer le grand monarque et admirer les merveilles de son règne.

Balkis arrive. Elle trouve Salomon tout vêtu d’or, assis sur un trône fait en bois de cèdre doré, les pieds posés sur un tapis d’or. Il lui semble voir d’abord une statue du plus précieux des métaux avec un visage et des mains d’ivoire. Mais la statue, s’animant, s’avance au devant de Balkis. Le roi la fait asseoir à ses côtés sur ce trône qui éblouirait tout autre que la Reine du Midi.