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Je n’avais pas à faire appel ; c’eût été reconnaître la procédure. Au surplus, en Maçonnerie, les appels sont, à Paris principalement, une duperie pour les Frères ayant maille à partir avec le Grand-Orient : c’est le Grand-Orient qui convoque les délégués, au nombre de onze, charges de juger sur l’appel ; c’est le Grand-Orient qui « tire au sort » les onze délégués à qui il confie le soin d’examiner le cas de l’appelant ; et vous voyez d’ici comme un appelant aurait raison de croire au pur hasard de ce tirage au sort, effectué en secret par son ennemi !

À la lettre qui me notifia mon exclusion, je me contentai de répondre ainsi :

Paris, le 27 octobre 1881.
Messieurs Lemaire, vénérable, Rothé, premier surveillant, Le Leurch, deuxième surveillant, Lemonon, orateur, et Castaneda, secrétaire, de la Loge « le Temple des Amis de l’Honneur Français », à l’Hôtel du Grand-Orient, rue Cadet, 16, Paris.
Messieurs,

J’ai reçu seulement hier votre lettre (datée intérieurement du 19 courant), qui me notifie la regrettable décision prise à mon égard par la Loge le Temple des Amis de l’Honneur Français, à une majorité de vingt voix contre moi, dix voix seulement s’étant prononcées en ma faveur ; en tout, trente votants.

Habitué à l’injustice, je n’ai pas lieu de m’étonner de cette erreur nouvelle. Je la déplore, et j’attends tout de l’avenir.

Je vous prie de verser au tronc de bienfaisance de votre Loge la somme ci-incluse de cent francs. La pensée que j’aurai pu encore être utile à quelques malheureux me fera oublier, je l’espère, les amertumes dont j’ai été abreuvé.

Veuillez agréer, Messieurs, mes salutations empressées.

Léo Taxil.

Réplique de la Loge :

Or∴ de Paris, 5 novembre 1881.
Monsieur Léo Taxil, publiciste, à Paris.
Monsieur,

Nous avons reçu, avec une surprise que nous ne devons