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Par délibération immédiate, le Comité Spécial prononça, à l’unanimité moins une voix (la voix du F∴ Rath), qu’il n’y avait pas lieu de donner suite à la plainte déposée contre moi, mon innocence étant complète et absolue : procès-verbal fut dressé de cette délibération, avec des conclusions à mon éloge.


Vous croyez peut-être que, mon innocence étant proclamée par le Comité qui avait fait une enquête approfondie sur mille points me concernant et même ne me concernant pas, vous croyez peut-être que, devant la preuve authentique, palpable, de l’existence réelle des lettres en litige, cette affaire était bel et bien terminée. Vous pensez cela, n’est-ce pas ?

Ah ! que vous connaissez peu la Franc-Maçonnerie!

Mon exclusion était décrétée par le Grand-Orient ; il fallait qu’elle se fît. Les Frères Trois-Points allaient, malgré moi-même, me rendre le seul vrai service que j’aie jamais reçu d’eux.

Le mercredi 5 octobre, la Loge le Temple des Amis de l’Honneur Français tenait une réunion administrative sans intérêt ; une quinzaine de membres à peine étaient présents. Le Vénérable n’avait pas envoyé de convocations imprimées ; quelques Frères seulement avaient été avisés, par cartes postales, qu’on traiterait ce soir-là « diverses questions financières. »

Le Comité Secret, chargé de l’enquête sur mon affaire, apporta son procès-verbal, dont les conclusions déclaraient que la plainte déposée contre moi n’était point fondée.

Aux termes de la Constitution maçonnique (art. 14 des Dispositions Judiciaires), le Vénérable n’avait qu’à donner au Comité acte de son procès-verbal et de ses conclusions ; après quoi, il avait l’obligation formelle de prononcer l’annulation de la plainte. En effet, le