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à une heure, enfermé dans un réduit, appelé cabinet « des réflexions. »

Ce cabinet n’est pas d’une gaieté folle. Çà et la sont des squelettes ; sur les murs sont peintes, en grandes lettres, des inscriptions lugubres. Je donnerai de plus amples détails sur toutes ces ridicules bêtises dans le chapitre qui sera consacré aux initiations. Pour le moment, je me contenterai de dire que le réduit où l’on me claquemura était situé sous un escalier : le mobilier se composait d’un escabeau et d’une table sur laquelle étaient déposés des tibias, une tête de mort, un papier avec des questions imprimées et des blancs pour y répondre, une plume et de l’encre. En m’introduisant dans ce local sans fenêtre, on m’avait dit : « Répondez aux questions et faites votre testament ; puis, vous attendrez que l’on vienne vous chercher. »

J’écrivis mes réponses, je rédigeai deux ou trois lignes quelconques en style testamentaire, et, pour passer le temps, je fumai quelques cigarettes. On ne se pressait pas de venir me délivrer. La tête de mort, avec son nez camard, avait l’air de me narguer. J’avais lu et relu les inscriptions des murs ; l’une d’elles était assez amusante, la voici : « Si ton âme a senti l’effroi, ne vas (sic) pas plus loin. » Cet impératif va, que le peintre avait agrémente d’un s, m’inspira une plaisanterie, certes bien innocente. J’inscrivis à l’encre, sur le crâne poli de la tête de mort, ces simples mots :


LE GRAND ARCHITECTE DE L’UNIVERS
EST PRIÉ DE
CORRIGER LA FAUTE D’ORTHOGRAPHE
QUI SE TROUVE DANS
L’INSCRIPTION DU 3me PANNEAU À GAUCHE.


Quand on vint me chercher pour me faire subir les épreuves ordinaires du rituel, les Frères qui me déli-