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qui me communiquaient leurs convocations personnelles, et que le Grand-Orient saurait bien les découvrir.

Je lui répondis qu’il n’y avait pas d’autre trahison que celle dont j’étais victime, et que ce qui se machinait contre moi, dans l’ombre du Grand-Orient, était absolument abominable.

Le capitaine Le Leurch et le Frère Rothé, officier en retraite, me donnèrent leur parole d’honneur qu’ils étaient absolument étrangers à la convocation du Vénérable ; que leurs signatures n’y figuraient qu’en vertu de l’usage établi, mais que le manuscrit des « planches » était toujours envoyé à l’imprimerie sans leur être soumis au préalable : en un mot, ils me parurent très indignes de ce qui se passait.

Quant au docteur Castaneda et au Frère Grand-Expert, ils ne dirent pas grand’chose ; ils avaient l’air d’être ennuyés de ce qu’à raison de leurs fonctions ils étaient mêlés à cette affaire, et ils regardaient tour à tour leurs montres, avec une envie bien évidente de s’en aller. Ils n’osaient pas prendre ouvertement mon parti, parce que c’eût été faire opposition au F∴ Rath, représentant du Grand-Orient ; mais, en définitive, ils étaient loin de l’approuver.


Cette séance secrète se termina, sans que les membres du Comité prissent une décision.

Le lendemain, je rencontrai l’un d’entre eux.

« — Eh bien, lui demandai-je, que pensez-vous, en conscience, de ce qui se passe ?

« — Mon cher ami, me répondit-il, je vous plains ; vous n’en avez pas encore fini avec ceux qui vous en veulent… La majorité du Comité est pour vous, nous ferons notre devoir ; mais ce sera toujours à recommencer… Je vous plains…

« — Mais enfin, de quoi m’en veut-on ?