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lants, le Secrétaire et le Grand-Expert de la Loge n’étaient pas de mauvaises gens.

Voici ce qui les détermina :

On a vu que la lettre du capitaine Le Leurch, datée du 27 août, me fixait le soir du 5 septembre pour le premier interrogatoire de l’instruction de l’affaire. Ce n’est qu’à la suite de cette séance secrète que le Comité, s’il se jugeait suffisamment éclairé, devait décider s’il y avait lieu de donner suite à la plainte, c’est-à-dire rédiger un acte d’accusation contre moi.

Or, dans l’intervalle de ma convocation à ma comparution devant le Comité, le Vénérable[1], obéissant sans aucun doute aux ordres secrets du Grand-Orient, avait, à la date du 1er septembre, convoqué la Loge à une réunion extraordinaire, qui devait se tenir le surlendemain de la première séance d’instruction, c’est-à-dire le 7 septembre, et dont le principal objet était la lecture de l’acte d’accusation contre moi et mon jugement. Il était impossible de violer avec plus d’audace les lois de l’équité. Il était impossible de dicter avec plus d’impudeur des ordres au Comité, de lui forcer la main plus cyniquement.

Voici ce document qui permettra d’apprécier à sa valeur la justice maçonnique :

  1. Le F∴ Lemaire est un « vieux de la vieille » dans la Maçonnerie ; sans avoir les états de service du F∴ Hubert, Vénérable d’Honneur, le Vénérable titulaire de ma Loge possède de nombreux chevrons. Il est propriétaire à Paris et demeure actuellement au boulevard de Grenelle, n° 30. Au point de vue maçonnique, c’est un homme de paille ; le véritable Vénérable est le F∴ Hubert, ancien conseiller de préfecture, ancien secrétaire général du Grand-Orient.