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Donc, que le récipiendaire hésite ou non, on joue une nouvelle comédie.

Le Vénérable. — Frère Chirurgien, faites votre devoir.

Un Frère Expert saisit le bras du candidat-Maçon et le pique assez fort avec la pointe d’un cure-dent. Un autre Frère, qui tient un vase dont le goulot est très étroit et qu’on a eu soin de remplir d’eau tiède, l’incline, fait tomber un filet d’eau extrêmement mince sur le bras du récipiendaire, et de là, dans un bassin, il épanche le reste de l’eau avec bruit, de manière à faire croire au patient que c’est son sang qui coule. L’opération s’achève suivant la forme usitée, et, lorsqu’elle est terminée, on fait tenir au récipiendaire son bras en écharpe.

Que le lecteur ne s’imagine pas cependant que la série des pasquinades est close. Il reste encore l’épreuve du fer rouge.

Le Vénérable. — Monsieur, tout Profane qui se fait recevoir Franc-Maçon cesse de s’appartenir ; il n’est plus à lui, mais il appartient à un Ordre secret qui est répandu sur toute la surface du globe. Et afin que la différence des langues n’empêche pas un Maçon d’être reconnu pour tel, il existe, dans toutes les Loges de l’univers, un sceau chargé de caractères hiéroglyphiques connus des seuls vrais Francs-Maçons. Ce sceau, après avoir été rougi au feu, est appliqué sur le corps de tout Frère nouvellement reçu et y imprime une marque ineffaçable. Consentez-vous, Monsieur, à recevoir, sur la partie du corps que vous indiquerez, cette empreinte glorieuse, afin de pouvoir dire, en la montrant à vos Frères : « Et moi aussi je suis Franc-Maçon ! »

Réponse (affirmative) du récipiendaire.

L’opération du « sceau maçonnique » se pratique de plusieurs manières. Le Rituel du Grand-Orient de France dit que l’un des Experts doit frotter avec un