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purification. Puisse votre cœur s’embraser à jamais de l’amour de vos semblables ! Puisse la charité présider toujours à vos paroles et à vos actions ! N’oubliez en aucune circonstance de votre vie ce précepte, qui est le fondement de toute morale : « Ne faites pas à autrui ce que vous ne voudriez pas qui vous fût fait. » Pénétrez-vous aussi de cet autre précepte que la Franc-Maçonnerie a cru devoir y ajouter : « Faites à autrui ce que vous voudriez qu’on vous fît. »

Ici, une pause.

Le Vénérable. — Monsieur, je ne saurais trop louer votre courage. Qu’il ne vous abandonne pas, cependant ; car il vous reste encore des épreuves à subir. La Société dans laquelle vous demandez à être admis pourra exiger de vous un jour votre coopération au châtiment d’un traître ; peut-être même vous demandera-t-elle de verser pour la défense de notre Ordre jusqu’à la dernière goutte de votre sang. Y consentiriez-vous ?

Réponse (affirmative) du récipiendaire.

Le Vénérable. — Nous avons besoin, Monsieur, de nous convaincre que ce n’est point là une vulgaire affirmation. Êtes-vous résigné à ce qu’on vous ouvre la veine à l’instant même ?

Le récipiendaire, ayant constaté que toutes les épreuves précédentes ne lui ont pas causé grand dommage, répond en général affirmativement.

Si toutefois il hésite, le Vénérable feint de croire que ses hésitations proviennent de ce qu’il a dîné depuis peu de temps et qu’il craint qu’une saignée ait pour lui des suites dangereuses. « Frère Chirurgien, dit alors le Vénérable, approchez-vous du Profane, et tâtez-lui le pouls. » Un Expert procède à cette formalité et affirme que la saignée peut être pratiquée sans inconvénient.