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Le 1er Surveillant. — Comment a-t-il osé faire cette demande ?

Le Frère Terrible. — C’est parce qu’il est libre et de bonnes mœurs.

Le 1er Surveillant. — Puisqu’il en est ainsi, qu’il passe, et qu’il soit purifié par l’eau !

À cet ordre, on plonge trois fois la main gauche du récipiendaire dans un vase rempli d’eau, et, après lui avoir essuyé la main, on le ramène entre les deux colonnes.

Le 1er Surveillant, après un coup de maillet. — Vénérable, le second voyage est terminé.

Le Vénérable, au Profane. — Quelles réflexions, Monsieur, ce second voyage a-t-il fait naître en vous ?

Réponse du récipiendaire.

Réplique du Vénérable. — Vous avez dû trouver dans ce voyage. Monsieur, moins de difficultés et d’embarras que dans le premier. Nous avons voulu rendre sensible à votre esprit l’effet de la constance à suivre le chemin de la vertu, qui devient de plus en plus agréable au fur et à mesure qu’on y avance ; cette persévérance dans le bien finit par réduire au silence ces clameurs de l’envie dont vous avez à peine entendu le faible bruit. Les cliquetis d’armes figurent les combats que l’homme vertueux est sans cesse obligé de soutenir pour diriger ses passions et triompher des attaques du vice. Vous avez reçu une triple ablution pour purifier votre corps, comme la vertu doit purifier votre âme. Cette purification par l’eau date de l’origine des temps ; cet usage était fondé sur cette opinion, enseignée jadis dans les mystères mêmes par les prêtres égyptiens, que nous naissons déjà coupables, que cette vie est destinée à expier des fautes commises dans une vie antérieure, et que l’on ne peut aspirer à un sort heureux tant qu’elle restera souillée d’une tache ori-