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de membres de ma Loge. Ma question au profane Féau avait été une note discordante dans le concert de sa réception ; le récipiendaire avait été admis avec félicitations vives et empressées.

Le troisième lundi de juillet, on causa surtout des élections législatives qui étaient prochaines ; la Maçonnerie préparait déjà ses candidatures.

On se rappelle comment les choses se passèrent en cette belle année 1881. Ce fut le 30 juillet que le gouvernement prononça la clôture de la session des Chambres et convoqua les électeurs pour procéder, le 21 août, au choix de leurs députés à la nouvelle législature.

Le gouvernement, sans crier gare, donnait au corps électoral, pour choisir ses nouveaux législateurs, juste les vingt jours fixés par la loi. Le suffrage universel, c’est-à-dire le bon peuple qui n’était pas dans le secret des dieux, avait compté sur les élections pour le mois d’octobre ; il se trouvait pris à l’improviste.

Dans le département de l’Aude, — pour citer ce département, où les circonstances m’amenèrent à poser ma candidature, — la Maçonnerie était prête. Son candidat, pour l’arrondissement de Narbonne, candidat agréé par le Grand-Orient et le comité de la rue de Suresnes, était M. Malric, membre de la loge l’École de la Vertu de Lézignan ; il ne s’agissait plus que de le faire agréer par le Congrès des électeurs délégués de l’arrondissement.

Sur ces entrefaites et dès le jour où la convocation des électeurs parut à l’Officiel, un groupe d’indépendants m’offrit la candidature. Je n’avais pas beaucoup de chances de succès, n’ayant pas eu le temps de préparer le terrain, comme les autres compétiteurs, n’ayant visité aucune commune ; et l’on avait peu de jours devant soi. N’importe, j’acceptai le 1er  août, enchanté