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Le F∴ Lemaire triomphait.

« — Eh bien, Monsieur, s’écria-t-il, voici mon opinion, à moi, sur la couleur d’un triangle : c’est la plus belle des couleurs, puisque c’est la couleur de l’égalité ! »

Il y eut, dans la Loge, comme un frisson de ravissement ; on se regardait les uns les autres avec fierté, la fierté de posséder un tel Vénérable. — Je dois reconnaître pourtant que l’admiration ne fut pas absolument unanime, et que quelques-uns, à la sortie, s’amusèrent beaucoup de la couleur du triangle au F∴ Lemaire.


Aux réunions qui suivirent, je constatai que je n’étais plus vu de très bon œil par un certain nombre


    d’enseignement, nous croyons devoir faire connaître à nos lecteurs quelles sont ses idées en matière d’histoire littéraire. M. Féau est un jeune avocat qui ne s’est pas encore révélé à la tribune parlementaire et qui est fort connu au Palais… dans le monde des stagiaires. Quelques-uns de ses traits d’éloquence ont le don d’exciter une douce gaieté. C’était dans une conférence de stagiaires, on discutait une question sur le droit du mari relativement aux œuvres littéraires de sa femme. L’un des orateurs venait de soutenir les droits du mari, M. Féau se lève et, prenant la défense du sexe faible, s’écrie : « Voyez, messieurs, combien la tyrannie des maris a comprimé le génie des femmes auteurs. Et, par exemple, voyez… (ici, un long effort de mémoire), voyez Jeanne d’Arc et Mme de Sévigné. »
    « Un confrère malicieux lui fit remarquer qu’il ne connaissait pas les œuvres complètes de Jeanne d’Arc, et qu’il n’avait jamais entendu parler des démêlés de M. de Sévigné avec l’éditeur des œuvres de la célèbre marquise. M. Féau prit le bon parti de ne pas répliquer, et l’on en rit encore. »

    L’Ami du Peuple terminait ainsi :

    « Le député Féau ferait bien de publier une édition soignée des écrits de Jeanne d’Arc. Il en pourra faire l’hommage à l’Académie française, si jamais la docte compagnie compte parmi ses membres l’aigle de Cahors. S’il veut faire plaisir à l’Académie des sciences, dont le grand savant Paul Bert est aujourd’hui l’ornement, il peut également piocher une étude approfondie sur l’éperon des centaures. Nous nous bornons à lui indiquer le sujet. »