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en temps quelques sceptiques, c’est par fraternité, afin de les gagner peu à peu aux larges idées d’un Être Suprême qui est à la fois l’Intelligence qui dirige l’univers et le Grand-Tout qui se meut à travers les espaces. » En disant cela, mon nigaud se redressait superbement ; il était fier de la supériorité qu’il sentait avoir sur le vulgaire, peu à même de comprendre d’aussi belles choses. Revenant à nos moutons, je le priai de m’expliquer comment il se faisait que, la liturgie maçonnique ayant été composée par les pères jésuites, on ne voyait jamais dans les Loges un seul de ces révérends. « Ah ! me répondit-il avec une conviction profonde, c’est que les jésuites n’ont pas toujours été ce qu’ils auraient dû être. Après avoir contribué à organiser la Maçonnerie, ils ont voulu la dominer, l’accaparer, s’en servir comme d’un instrument ne fonctionnant que pour leurs intérêts particuliers. Alors, que voulez-vous ? on a été obligé de prendre des mesures contre eux, malgré tout le bien qu’ils avaient fait d’abord à l’association ; on les a mis en jugement dans les différentes Loges auxquelles ils appartenaient, et on les a exclus. Ce n’est pas vous, je crois, qui direz qu’on n’a pas sagement agi ? — Allez, allez toujours, répliquai-je à ce sublime imbécile, vous m’instruisez ; continuez, je vous en prie, vous parlez d’or. — Eh bien ! poursuivit-il, gonflé d’orgueil, c’est depuis ce temps-là que la Franc-Maçonnerie est en mauvais termes avec les prêtres. Les jésuites, furieux d’avoir été rayés des tableaux de nos Ateliers, sont allés clabauder auprès du pape ; ils lui ont débité mille horreurs sur le compte de notre association, et c’est alors que la papauté a publié une première encyclique contre les Francs-Maçons. Cela remonte à longtemps, ce que je vous raconte, car dans la première moitié du siècle dernier, les Francs-Maçons étaient reçus au Vatican à grandes portes ouvertes. Oui, mon cher ami, les papes