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nance de non-lieu, la Loge devait procéder à diverses initiations, parmi lesquelles celle d’un jeune avocat, M. Paul Féau, très chaudement recommandé par divers gros bonnets opportunistes du Conseil de l’Ordre. Cette initiation devait être, pour le récipiendaire, l’occasion d’un petit triomphe maçonnique. Comme j’avais sur le cœur les mauvais procédés du Grand-Orient à mon égard, je pris plaisir à embarrasser son protégé en lui posant des questions ennuyeuses pour un récipiendaire.

Le profane Féau, très ému sous le bandeau qui lui couvrait les yeux, venait de déclarer qu’il était avant tout anti-clérical (nombreux applaudissements sur les colonnes) et que sa patrie, c’était l’Humanité ! (nouveaux applaudissements enthousiastes de l’assistance et tressaillements d’allégresse sur l’estrade où se trémous-


    notre différend soit effacée, je vous confierai, si vous le désirez, le soin d’éditer à nouveau les Sermons de mon Curé et toutes les autres œuvres de feu Roussel, de Méry. Veuillez m’accuser réception de la présente, et recevez l’assurance de ma sincère estime.

    Émile de Beauvais

    Cette lettre a été enregistrée à Paris, au 2e Bureau de l’Enregistrement (rue de la Banque), le 20 février 1882, folio 101,602.


    J’ai tenu à consacrer une note importante à ces explications, parce que le procès relatif à ce recueil de poésies a toujours été le grand cheval de bataille de mes détracteurs. Les ennemis personnels que j’avais dans la presse républicaine, au temps même de mon impiété, ont souvent parlé, en la dénaturant, de cette affaire en première instance et en appel, mais jamais ils n’ont dit un mot de son issue en cassation, jamais ils n’ont reproduit la lettre de M. de Beauvais, que cependant je ne leur avais pas laissé ignorer.

    Cette note me procure aussi l’occasion de rendre hommage à la vérité et de présenter publiquement mes excuses à M. Auguste Roussel, rédacteur de l’Univers. Pendant longtemps, je l’ai cru l’auteur de l’ouvrage dont il s’agit, et, en m’entêtant, lors du procès, à soutenir mon erreur, je lui ai peut-être nui dans l’esprit de plusieurs personnes. J’espère donc que cette déclaration dissipera une bonne fois tous les doutes.

    L. T.