moi n’était point fondée. En conséquence, la plainte était annulée, l’accusation tombait d’elle-même, et, par le fait, on n’en entendit plus parler.
À la réunion du 20 juin 1881, qui suivit cette ordon-
- Monsieur Léo Taxil,
même doubla les dommages-intérêts auxquels j’avais été condamné en première instance.
Tels sont les faits que le Comité Spécial d’Enquête (maçonnique)
examina. Il étudia l’affaire au point de vue de ma bonne foi et
prit ses renseignements de tous côtes ; deux délégués se rendirent,
notamment, chez M. Hennino, le 14 juin, pour savoir comment
j’avais été induit en erreur sur la véritable personnalité de
l’auteur des Sermons de mon Curé ; M. Hennino eut la loyauté de
reconnaître que c’était lui en effet qui avait été, dans mon affaire, la première cause du quiproquo. Bref, le Comité d’Enquête de la Maçonnerie, contrairement aux juges civils, me déclara complètement innocent.
Au surplus, ma bonne foi devait éclater plus tard d’une façon
publique.
Après ma condamnation en appel, je me pourvus en cassation,
et là le procès se termina à mon honneur par le désistement de
la partie adverse. M. Émile de Beauvais avait surtout à cœur de
faire cesser, devant l’opinion publique, la confusion de personnes
qui se produisait entre son défunt ami et M. Auguste Roussel (de
l’Univers) ; son but principal était d’établir, d’une manière indiscutable, que la paternité des Sermons de mon Curé appartenait à « Roussel, de Méry ».
C’est pourquoi, étant donné que de mon côté je reconnaissais
avoir partagé l’erreur générale, M. de Beauvais m’écrivit la lettre
suivante qui mit fin au différend :
Le procès des Sermons de mon Curé m’ayant mis en relation avec plusieurs personnes qui vous connaissent de près et depuis longtemps, il m’a été facile de faire une enquête sur les conditions dans lesquelles vous avez publié l’œuvre de mon vieil ami Auguste Roussel, de Méry.
Pour mener sérieusement cette enquête, je me suis entouré de tous les renseignements possibles, les puisant à toutes les sources, et, comme il est de la loyauté la plus élémentaire de reconnaître une erreur, c’est donc de bien bon cœur que je déclare m’être trompé à votre égard. Votre bonne foi dans toute cette affaire ne fait plus pour moi aucun doute, et je vous tiens pour un parfait honnête homme.
Ma conviction est à ce point certaine, que je renonce, par la présente, à l’exécution du jugement et arrêt rendus contre vous à mon profit. Vous pouvez donc, de votre côté, retirer votre pourvoi en cassation.
En outre, pour bien vous prouver combien je désire que toute trace de