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La rage des vaincus prouve que vous leur avez porté des coups mortels.

Nous aimons à croire que vous venez encore de puiser une force nouvelle en entendant leurs anathèmes.

Recevez donc, avec l’assurance de notre reconnaissance, nos frat∴ et cordiales salutations.

Par mandement de la L∴
Le Vénérable :
(Signé) G. Lagache

Au F∴ Léo Taxil, publiciste,

à Paris.


Toutes ces lettres de félicitations maçonniques étaient conçues dans le même style ; et, si j’en suis confus aujourd’hui, j’en étais alors très fier.

Ces louanges, ces encouragements à persévérer dans la mauvaise voie où je m’étais engagé, m’arrivèrent, je dois le dire, exclusivement de province. À Paris, tous ou presque tous les membres de la presse républicaine font partie des Loges ; or, dans cette partie de la presse parisienne, la jalousie et l’envie règnent à l’état latent. Aussi, de ce que les Loges de la capitale ne me félicitèrent point, il ne faudrait pas conclure qu’elles sont moins irréligieuses que leurs Tr∴ Resp∴ Soeurs des départements ; la vérité est que mon indépendance me valait de nombreux ennemis parmi mes confrères, répandus en grand nombre dans la Maçonnerie parisienne.


Mes premières difficultés avec le Grand-Orient de France datent du mois d’avril 1881. À cette époque, une Loge maçonnique, intitulée La Libre-Pensée, venait d’être fondée à Narbonne ; elle devait être solenellement installée et inaugurée, le dimanche 24 avril par une délégation spéciale du pouvoir central du rite