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« Par une permission providentielle, en cette même première semaine de septembre, le prêtre qui avait administré Mlle Louise D*** et le médecin qui avait signé le certificat de maladie se trouvaient ensemble au bord de la mer. Tous deux ignoraient la guérison ; la conversation vint à tomber sur la malade de la rue Monsigny, et le docteur déclara très nettement que la pauvre enfant était absolument perdue. « Non seulement, disait-il, elle est tuberculeuse, mais ces hémoptysies terribles l’ont absolument épuisée, la science ne peut plus rien pour elle ; il faut la laisser dans sa chambre en lui accordant le plus de douceurs possibles, car elle n’en a pas probablement pour un mois. »

« La double constatation se trouvait donc faite en même temps et dans des conditions d’impartialité absolue. Pour nous, qui n’avons appris que ces jours-ci cette dernière conversation, la preuve est péremptoire : la guérison était impossible humainement parlant, elle a eu lieu instantanément à Lourdes. La Sainte Vierge, par cette guérison miraculeuse, avait récompensé la foi de la malade et montré en même temps sa bienveillance maternelle pour Miss Diana Vaughan, qui, le 24 août (jour de la rentrée du pèlerinage à Paris), faisait sa Première Communion. Mlle Louise D*** espère pouvoir, comme elle l’avait promis, se consacrer à Dieu dans le service des malades. Miss Vaughan va combattre le bon combat contre la Franc-Maçonnerie et le Luciférianisme.

« Gloire à Dieu ! gloire à Marie ! »

Qu’ajouter à cela, si ce n’est que je suis confondue ?… Lorsque mon esprit met en présence mon hier et mon aujourd’hui, la bonté divine m’apparaît éclatante d’une telle sublimité, que ma seule douce joie est alors de m’anéantir dans l’amour du Bon Maître, de me réfugier en son cœur, de m’y cacher, de ne plus vouloir vivre que là.

Et, songeant à toutes ces merveilles, je fus aussi assaillie par la pensée des crimes de mes anciens Frères et de mes anciennes Sœurs en Satan ; encore, je pensai aux chrétiens qui méprisent ou négligent l’auguste Sacrement.

Comme actions de grâces, je voulus faire une neuvaine ; j’en soumis, le jour même, le projet à M. l’aumônier. Une neuvaine eucharistique de réparation. Chaque matin, après la messe, je resterai en adoration devant le saint Tabernacle ; j’adorerai, je méditerai, je réparerai.

Le premier jour, réparation de l’incrédulité ; le deuxième, réparation de l’indifférence mondaine ; le troisième, réparation de l’égoïsme des cœurs durs ; le quatrième, réparation des péchés d’impureté ; le cinquième, réparation de la persécution ; le sixième, réparation des communions tièdes ; le septième, réparation des blasphèmes ; le huitième,