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m’a-t-on affirmé, emboîter le pas au journal dont la S▽ Sophie Walder est collaboratrice. Quoi qu’il en soit, ma réponse à son argumentation est, je crois, complète ; la reproduiront, j’aime à l’espérer, les journaux catholiques qui ont reproduit l’article du savant orientaliste.

Au surplus, M. Le Chartier a vraiment abusé du droit de critique. Je ne lui en veux pas, néanmoins, et comme chrétienne, et parce qu’il a dépassé le but, dans sa conclusion.

À l’en croire, ma conversion, « seconde phase de l’horrible suggestion » commencée en 1889 à Charleston, pourrait bien être, non à la gloire de Dieu, mais au bénéfice de la franc-maçonnerie.

Oui, cette énormité a été écrite : ma conversion n’est pas l’œuvre de la grâce ; elle est l’œuvre des chefs de la secte.

Me voilà d’accord avec Lemmi !!!

« Rodrigue, qui l’eut dit ? — Chimène, qui l’eût cru ? »

Cette hypothèse de conclusion n’est pas bien d’accord avec le reste. En effet, une hallucinée ne mérite aucune créance, soit ; du moins, elle est absolument sincère. Si je suis une fausse convertie, ma sincérité de folle qui s’imagine avoir vu disparaît, — à moins que Lemmi lui-même, grand hypnotiseur, m’ait suggéré d’abord de le combattre et de contribuer à le démasquer (car je suis bien pour quelque chose, n’est-ce pas ? dans le déluge de tuiles qui pleut sur sa tête depuis deux ans), et ensuite d’avoir la foi chrétienne, de devenir catholique.

Risible, la conclusion de M. Le Chartier ; néanmoins, les énormités sont bien accueillies quelquefois par certains esprits. Je m’attends à tout : je sais que déjà des pièges ont été tendus, où l’on espère me voir tomber.

Voici donc ce que le traducteur du Gennaïth-Menngog écrit, à mon propos :

« Le but principal de la franc-maçonnerie étant de faciliter et de masquer l’œuvre des juifs, il lui faut de temps en temps de ces conversions éclatantes, qui frappent les imaginations et détournent l’attention des esprits. C’est une transformation moderne de l’antique cérémonie du bouc émissaire, »

Et, à l’appui de son insinuation, il ajoute immédiatement une citation, qu’il dit tirer du discours du Lieutenant Grand Commandeur au récipiendaire Souverain Grand Inspecteur Général, 33e degré du Rite Écossais :

« Si les circonstances rendaient indispensable l’intervention directe de l’Ordre, choisissez et désignez à l’avance le Frère (ou la Sœur) qui