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York, où ma famille est établie. Là je retrouverai d’anciennes amies de Diana et je les engagerai à unir leur voix à la mienne pour protester contre ceux qui, poussés par les francs-maçons, nient l’existence de celle que nous avons connue et aimée.

« Daignez agréer, Monsieur l’abbé, l’assurance de mon profond respect.

« G. Cawsna

« Paris, 24 février 1897. »


Aussitôt que le numéro contenant cette lettre me parvint, j’ai écrit au directeur de la Revue Catholique de Coutances :


« 7 mars 1897.
« Bien cher Monsieur le Chanoine,

« Je vous mets en garde contre une nouvelle manœuvre. Je ne connais pas cette dame Cawsna, dont vous venez de publier une lettre.

« Je sais, d’autre part, que l’on se propose de m’opposer une autre Diana Vaughan, soi-disant telle, qui est partie de Chicago, il y a un mois pour se rendre en Europe. Sans doute, celle-ci est la même que celle suscitée par Lemmi, dans les premiers mois de 1893 ; elle dut rentrer dans l’ombre, sa mission ayant échoué alors. Peut-être veut-on la produire dès le lendemain de ma première conférence, et nous verrions se renouveler la fable que Margiotta essaya d’abord d’accréditer. Des maçons américains donneraient leur témoignage à la fausse Diana Vaughan, qui, tout en se disant maçonne, nierait le Palladisme ; moi, ils m’accuseraient d’imposture.

« Pour déjouer cette manœuvre, veuillez insérer cette lettre, en priant tous les journaux amis de la reproduire.

« Cette dame Cawsna dit m’avoir connue jusqu’en 1880. C’est faux. En 1880, je n’avais que seize ans. Or, je ne puis commettre erreur de souvenir sur les relations de ma famille. Aucun Cawsna que je connaisse à Louisville !

« Donc : 1° une enquête immédiate s’impose à Paris, à l’effet de découvrir qui est cette dame Cawsna ; 2° je somme la pseudo Diana Vaughan de Chicago d’être présente, le 19 avril, à la salle de la Société de Géographie.

« Me recommandant plus que jamais à vous prières, je me dis, Monsieur le Chanoine, votre reconnaissante et à jamais dévouée en Jésus, Marie, Joseph et Jeanne.

« Diana Vaughan.


D’après les derniers renseignements reçus, si la dame habitant Chicago à qui l’on a donné mission de créer un nouvel imbroglio, est la même que celle qui fit sous mon nom des conférences en 1893, notamment à Sydney, je suis en mesure de la démasquer dès à présent : dans ce cas, c’est Mme  Kate Philipps, originaire de New-York, membre de l’Étoile d’Orient et de l’association des Dames de la Révolution. Mais elle ne me ressemble guère et doit avoir au moins une quarantaine d’années.