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solide et vaillant catholique, de la plus haute honorabilité, un homme dont la foi n’a jamais failli, un de ces chrétiens fidèles toujours prêts à tous les dévouements. L’Archevêque niait m’avoir envoyé sa bénédiction, — que je n’avais pas sollicitée, je le rappelle, — et niait aussi l’enquête effectuée sur mes indications par M. William Considine, son conseiller légal. Mgr Macdonald, dans sa précipitation à nier, oublia ceci, très important : c’est que M. Considine avait donné un reçu de ses honoraires pour cette enquête. Or, M. Leslie, dans sa lettre du 22 décembre 1896, a déclaré que ce reçu était entre ses mains. Par conséquent, en présence d’une preuve matérielle aussi indéniable, le devoir du Conseil de l’Union Antimaçonnique de Rome était, tout au moins, de prier confidentiellement la presse hostile à ma cause de ne plus revenir sur cet incident. — Je dis : « tout au moins. » Le complet devoir des uns et des autres, y compris Mgr Ange Macdonald, était de reconnaître la vérité.

Eh bien, la vérité, voici comment on la traite chez les gens qui se sont déclarés mes adversaires :

Un rédacteur de la Vérité (! !), de Paris, M. Nemours-Godré, vient d’imprimer ceci dans une brochure : « Diana Vaughan n’invente pas seulement des apparitions de diable ; elle invente aussi des bénédictions d’archevêque. Elle raconte dans ses Mémoires que, ayant un jour révélé à l’Archevêque d’Édimbourg un nid de lucifériens dans sa ville épiscopale, elle reçut les remerciements et la bénédiction du prélat. Mais un journal de Paris, l’Univers, ayant écrit à l’Archevêque d’Édimbourg pour lui demander ce qu’il y avait de vrai dans cette histoire, ce prélat répondit qu’il n’avait jamais entendu parler de la chose. Si l’histoire du diable Bitru est pour moi un trait d’impudence, celle de la bénédiction venue d’Édimbourg est un mensonge. » Et en note : « Elle l’explique aujourd’hui en disant que Mgr d’Édimbourg manque de mémoire ! » Rien de plus. Quelle audace, après ma relation documentée de tous les faits de l’incident ! (Voir pages 535 à 541; fascicule n° 17.)

Dans l’Univers du 5 mars, M. Eugène Veuillot ose citer le fameux démenti au nombre des preuves qui, selon lui, auraient dû déterminer M. le chanoine Mustel à abandonner ma cause. Pourquoi l’Univers refuse-t-il de discuter les arguments de la Revue Catholique de Coutances ? « Pourquoi ? Parce que toute réponse serait inutile, sa foi dans le Taxil et la Diana n’ayant pu être ébranlée… par le démenti de l’Archevêque d’Édimbourg ! »

Un autre adversaire va plus loin encore. C’est le R. P. Portalié, qui écrit dans sa récente brochure : « On connaît le démenti retentissant adressé à l’Univers par l’Archevêque d’Édimbourg, dont Diana se vantait d’avoir reçu la bénédiction. Diana essaie de railler le vénérable Archevêque, et s’imagine que mettra en balance sa parole et celle du prélat. »