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ce cas aux abonnés ce qu’il resterait leur devoir. Que puis-je dire de plus ?… Mais, en attendant, je demeure avec les approbations des théologiens compétents, résumées dans cette invitation de Mgr Villard : « Continuez, mademoiselle par votre plume et par votre piété, malgré les efforts de l’enfer, à fournir des armes pour terrasser l’ennemi du genre humain. Tous les Saints ont vu leurs œuvres combattues ; il n’est donc pas étonnant que la vôtre ne soit pas épargnée. »

C’est pourquoi, tant que l’Autorité Suprême ne se sera pas prononcée, j’estime mon œuvre bonne et nécessaire, en dépit des criailleries des incompétents, et je la continue, en observant la même réserve qu’auparavant. « Mes Mémoires ne seront pas œuvre de scandale, ai-je écrit (pagre 60). Je crois de citation utile les faits qui parlent par eux-mêmes ; je ne m’attache pas à mettre en jeu les personnes. Quelques-uns de mes ex-Frères ne peuvent passer sous ma plume sans être nommés, il est vrai ce sont ceux dont le maçonnisme, aggravé de palladisme souvent, est déjà de notoriété publique, par le fait d’antérieures révélations ; ceux-là, je les nommerai. Quant à mes ex-Sœurs, même celles déjà nommées par d’autres divulgateurs, je laisserai leurs noms sous le voile palladique, sauf quelques-unes qui se sont placées d’elles-mêmes dans une situation à part. Donc, en général, j’éviterai les personnalités, je me bornerai aux indispensables, je n’aurai en vue que la divulgation des faits au-dessus de tout. » Telle est la règle que j’avais adoptée et que je maintiens.



Il est singulier que Satan ait fait éclater sa bombe au moment où je venais à peine de commencer le récit de mon initiation au grade de Maîtresse Templière, alors que j’allais raconter cette mémorable séance du 25 mars 1885, tenue à Paris, rue Croix-Nivert, n° 154, où, soumise à l’épreuve de la profanation des Saintes-Espèces, je refusai absolument, m’attirant ainsi la haine de Sophia.

Dans le cabinet des réflexions, je n’avais pas soupçonné le sens secret des mots soulignés sur la copie manuscrite de la poésie L’Œuvre Maçonnique (voir pages 390-91) ; et, en réponse à la question sur « les Faux Dieux à frapper », j’avais écrit une sorte de brève profession de foi, correspondant à l’éducation luciférienne que j’avais reçue.

La Chevalière Grande Experte Introductrice vient prendre ma réponse, puis retourne auprès de moi, au bout de quelques minutes.

— Chère Sœur, me dit-elle, l’heure de votre présentation au Grand Triangle a sonné. Êtes-vous prête?

— Oui, ma Sœur.