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esprits pour y pousser qui que ce soit ; j’ai même évité de donner des textes de pactes, et ce n’est pas ce qui me manque ! Mes écrits antérieurs à ma conversion, oui, tombent sous le coup de l’article 12, notamment « les Saintes Joies Invisibles », publiées sous ma signature en 1891-92 dans le Monitor of the Dread Goddess, de Calcutta, revue des sciences occultes dirigée par le F▽ Hobbs ; mais j’ai eu soin de n’en jamais citer une ligne ici ! En Europe, avant ma conversion, j’ai publié uniquement le Palladium Régénéré et Libre, revue antilemmiste, et le Recueil des Prières lucifériennes, et, depuis le jour où la grâce de Dieu m’accorda la lumière, ces brochures ont été réservées aux ecclésiastiques seuls, à titre de document et après avoir reçu l’avis de théologiens que la réimpression était nécessaire aux prêtres appelés par les devoirs de leur magistère à sonder les profondeurs de Satan. Vu l’article 12, ces brochures ne seront plus remises à personne ; mais, quant à mes Mémoires, l’article 12 n’y touche pas.

L’article 13 ?… J’ai consulté, et voici la réponse : « Il s’agit du surnaturel divin ; apparitions, révélations, etc., attribuées à Dieu, aux Anges, aux Saints ; la Constitution Apostolique du 1er  février vise les récits de miracles, et non de prestiges. Miss Vaughan dénonce les œuvres diaboliques qu’elle cite, comme tout autant de tromperies de l’Esprit du Mal ; elle ne cherche donc pas à les faire passer pour croyables. Il est hors de doute que la Constitution Apostolique frappe par cet article 13 les empiètements inconsidérés sur le domaine de la foi ; elle interdit l’exposé de faits merveilleux qui pourraient « suggérer de nouvelles dévotions, même privées, sans la permission de l’autorité ecclésiastique. » Mais peut-être quelqu’un objectera-t-il alors, que, si mes Mémoires ne suggèrent aucune dévotion nouvelle, par contre ma Neuvaine Eucharistique est un ouvrage de piété d’un mysticisme qui aurait besoin d’être approuvé. Je répondrai : Approuvé ? mais cet ouvrage l’est. Citons, entre autres, l’approbation officielle de S. G. l’Archevêque de Gênes, du 18 mars 1896. Le fait récent de la discussion sur mon existence n’empêche pas que l’ouvrage lui-même a été jugé bon. Voilà ma seule œuvre mystique ; elle a été déclarée excellente pour stimuler la piété des fidèles.

Quant à l’article 14, comment a-t-on osé avancer qu’il peut s’appliquera mes révélations ?… Franchement, c’est se moquer du monde !… Il s’agit des ouvrages sur la Maçonnerie, dans lesquels l’auteur « prétend que cette secte n’est pas funeste ». Mes Mémoires sont antimaçonniques au premier chef. Ah ! la polémique des négateurs obstinés est vraiment d’une mauvaise foi qui dépasse toutes limites ! Si mes Mémoires avaient la moindre tendance à favoriser la secte, est-ce que le Conseil central de l’Union antimaçonnique de Rome aurait entrepris d’en publier officiellement la traduction italienne ?… Insister serait superflu. L’évidence crève les yeux.