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Richard, Archevêque de Paris, de nommer une commission de trois ou cinq ecclésiastiques, à qui le correspondant parisien de ce journal aura à désigner les journalistes catholiques de Paris dont il est question dans l’article reproduit ci-dessus ; ces journalistes connaissent, assure-t-on, les deux personnages que M. Léo Taxil aurait envoyés de Paris à Villefranche ; ils ne peuvent refuser de donner leurs noms à la commission, et celle-ci ne saurait refuser alors M. Léo Taxil une confrontation avec ces deux individus et une enquête poussée à fond, si ces derniers avaient audace de maintenir leurs dires.

M. Léo Taxil croit que ces deux individus existent, parce qu’il lui répugne de penser qu’un journal catholique, tel que le Nouvelliste de Lyon, ait pu inventer cette odieuse anecdote, et il est convaincu qu’une prompte et énergique enquête sur cette affaire donnera une éclatante preuve du complot maçonnique actuel, attendu, dit-il, que les deux imposteurs se trahiront d’une manière quelconque devant la commission, seront reconnus coupables de faux témoignage et découverts agents de la secte.

Peut-être M. Taxil a-t-il raison. Néanmoins, tout en m’associant à sa demande d’enquête immédiate, je ne partage pas son avis, quant au résultat, je crois que la commission n’aura pas à aller bien loin pour trouver la main de la secte dans cette affaire. Mon sentiment est que ceci a été inventé par quelque franc-maçon inspirateur du Nouvelliste de Lyon, exactement comme les mensonges de la Volkszeitung me concernant ont été inventés avec audace par la Haute Maçonnerie.

En effet, je n’ai pu m’empêcher de faire une remarque : tous ces journaux qui ont publié presque en même temps l’histoire de la fausse Diana Vaughan à Villefranche, Nouvelliste de Lyon, Nouvelliste de Bordeaux, Moniteur de l’Aveyron, Journal de Roubaix, etc., indiquent dans leur titre qu’ils ont à Paris un bureau spécial ou une agence particulière, à la même adresse pour tous. Cette adresse est 26, rue Feydeau. Or, d’autre part, l’Annuaire de la Presse française, aux pages 229 et 230, mentionne la présence, au n° 26 de la rue Feydeau, d’une double agence d’informations pour les journaux quotidiens, sous les titres de Correspondance télégraphique, service de dépêches, et de Correspondance littéraire parisienne, service d’articles. Le directeur de ce double service d’informations se nomme M. Chapeau des Varennes. Eh bien, parmi les noms des collaborateurs qui figurent dans l’annonce de cette agence de renseignements, je trouve un nom qui me fait rêver : celui du F ▽ Yves Guyot !

Oh ! oui, M. Léo Taxil a raison de réclamer une immédiate et sérieuse enquête. Il faut, à tout prix, que l’on sache quels sont les inventeurs des abominables contes mis en circulation pour troubler les catholiques. La découverte qui ne peut manquer de se faire montrera la moralité de la campagne endiablée menée à cette heure contre M. Taxil, dans le double but de le perdre de réputation et de ruiner moralement à jamais toutes les révélations qui pourraient être produites par des francs-maçons convertis.



Cet odieux conte de la fausse Diana Vaughan à Villefranche prouve, en outre, que me montrer aujourd’hui ne servirait à rien ; et d’ailleurs, le vacarme infernal de ces temps-ci n’ayant pas été suscité par moi, n’ayant été ni