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Symboles du Palladisme[1]

(Suite)




Le Triomphe d’Astarté sur le Mauvais Serpent


Tableau à l’angle supérieur de gauche. Une femme, à l’abondante chevelure éparse, n’ayant aucun vêtement, est debout sur un croissant lunaire, faisant de la main droite un signe ésotérique, déjà bien connu, et abaissant la main gauche, avec un signe secret presque semblable ; au milieu du corps, est placé sur elle un soleil rayonnant, avec le nombre onze inscrit au centre. Le croissant lunaire qui la porte traverse un élément qui peut ressembler aussi bien à des nuages qu’à des vagues de l’océan en furie. Au-dessous, dans cet élément, s’agite et se tord un serpent hideux, menaçant de la tête et de la queue la femme dont l’allure est à la fois victorieuse et pacifique.

Cette figure est quelque peu empruntée à la kabbale alexandrine ; on en trouve d’à peu près semblables dans les autres occultismes, et plusieurs, à la demi-lumière des hiérophantes plus ou moins sorciers, y voient Isis et le serpent Typhon.

Dans la haute initiation palladique, il n’en est plus ainsi. Isis équivaut à Vénus-Astarté ou, plus simplement, Astarté tout court, qui est la reine des daimons.

Le luciférianisme, on le sait, met très haut la daimone Astarté, dans sa vénération. Le croissant lunaire est en même temps son piédestal et son emblème. C’est sur l’astre des nuits, en gracieux croissant, que la reine du Royaume du Feu descendit vers Philalèthe, selon la vieille légende des Parfaits Triangles ; et le croissant lunaire, Astarté le porte aussi en symbole sur le front, ainsi que le paganisme représentait Diane. Lorsque je croyais vraiment descendre d’Astarté par son union avec Philalèthe, j’avais adopté cet emblème ; le croissant de lune, rappelant Phébé, figurait dans mes armoiries palladiques : mais je ne poussais pas plus loin l’interprétation luciférienne ; cette gloire d’origine me suffisait.

Aujourd’hui, il est de mon devoir de dévoiler toutes les interprétations, aussi bien celles que je n’avais pas adoptées et que je voulais faire supprimer dans ma réforme du Palladium Régénéré et Libre.

  1. Voir les fascicules n°2, 5 et 6 des Mémoires.