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des choses inouïes ; l’esprit que j’ai en moi tressaille dans ma poitrine au sentiment du bien qui va bientôt arriver à tout l’Israël du Dieu-Bon.

« Je prédis ces choses au monde, afin de n’être pas inutile avant d’avoir ma fin sur terre.

« Ô mon livre, sois le précurseur d’Élie, préparant la royale voie du Seigneur ! et plaise au Dieu-Bon que tous les gens d’esprit connaissent et pratiquent notre Art ! car alors on n’estimerait plus, vu leur abondance, ni l’or, ni l’argent, ni les pierres précieuses, mais uniquement la science qui les produirait, avec l’aide de notre Dieu…

« Fasse le Dieu-Bon, que pour la gloire de son nom, je parvienne au but que je me propose ! Alors, tous les Adeptes, qui savent qui je suis, se réjouiront de la publication de mes écrits. »

Je rappelle que l’ouvrage commence ainsi :

« Moi qui suis Philosophe Adepte, connu sous le seul nom de Philalèthe, j’ai résolu, en l’an 1645 de notre salut, et le trente-troisième de mon âge, d’écrire ce Traité, propre à dévoiler les secrets de la Médecine, de la Chimie et de la Physique, pour payer ma dette aux Fils de l’Art et pour tendre la main à ceux qui sont égarés dans le labyrinthe de l’erreur.

« Les Adeptes qui liront ce livre reconnaîtront aisément qu’il est écrit par un de leurs Frères, et je me dis avec humilité leur égal. Parmi les autres lecteurs, ceux qui sont séduits par les niaiseries des sophistes, nos adversaires, recevront quelques rayons de la lumière qui doit les ramener sûrement à la vérité, et peut-être ouvriront-ils les yeux pour la recevoir ; j’espère que beaucoup se trouveront illuminés par mon livre.

« Tout Adepte constatera que je n’avance pas des fables, mais des expériences réelles, des choses que j’ai vues, opérées et étudiées à fond. C’est pourquoi, écrivant ceci pour le bien de mon prochain, il me suffira de dire que personne n’a écrit sur notre Art avec autant de clarté que moi. Plusieurs fois, en écrivant, j’aurais voulu quitter la plume ; j’étais tenté de cacher la vérité, jaloux de la garder ; mais le Dieu à qui je n’ai pu résister, celui qui seul connaît les cœurs, à qui seul est la gloire pour l’éternité, me forçait de reprendre la plume. Je ne doute donc pas que, dans ce dernier âge du monde, beaucoup seront heureux de posséder ces arcanes.

« J’en connais déjà beaucoup qui sont, en même temps que moi, possesseurs de ces arcanes, et je suis persuadé qu’il y en aura bien davantage encore, qui, pour les posséder, bientôt se feront connaître à moi, de plus en plus nombreux chaque jour.