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La principale croix qui figure sur ce tableau du Bref ne laisse aucun doute de la haine satanique. Malgré la modification de la forme, c’est véritablement la Croix du Calvaire que la rage des Maçons palladistes a entendu placer là, parmi les secrets symboles. Les lettres grecques Χ et Ρ, placées sur le cœur, signifient Christ ; c’est le Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ que les lucifériens crucifient, en l’appelant « cœur exécrable » dans leur horrible blasphème. La croix est noire, parce que Satan se prétend la lumière incréée, parce que sa rugissante colère nomme « ténèbres » la foi chrétienne.

À la Rédemption de l’humanité par l’adorable sacrifice de Jésus, la haute-maçonnerie des Triangles lucifériens oppose la venue de l’Ante-Christ, qu’elle appelle Anti-Christ, et qui est désigné par le nombre 666.

La tradition de l’occultisme palladique, fondée sur le sentiment de plusieurs démonologues, est qu’un daimon nommé Anti-Christ existe au royaume du feu et qu’il s’incarnera le 25 décembre 1961, naîtra le 29 septembre 1962, sous le nom d’Apollonius Zabah, et établira sur la terre le règne de Lucifer. L’opinion des démonologues porte seulement sur l’existence du daimon Anti-Christ ; le reste a été ajouté par les docteurs de la secte, principalement par Albert Pike, écrivant sous la dictée des diables d’enfer qu’ils évoquaient et qui apparaissaient.

Il ne m’appartient pas de me prononcer sur l’identité de ce daimon ; peut-être sont-ils plusieurs mauvais esprits qui prennent tour à tour ce nom, afin de se vanter de futurs exploits, de victoires assurées, aux yeux de leurs infortunées dupes et victimes, — au nombre desquelles j’ai été si longtemps.

Ce diable, que l’on fête dans les Triangles au jour de l’Ascension, et qui commande, à son dire, la 2336e légion dans la VIe grande colonne sous les ordres de Bitru, donne la signature que voici :

J’ai eu de lui quatre apparitions, au cours desquelles l’hypocrite sut fort bien déguiser sa méchanceté ; mais il n’agit pas de même à l’égard d’un Frère Rosicrucian d’Écosse, qui vit encore, que je nommerai, si cela est nécessaire, et qui ne me démentira pas.