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culé, cela est de toute évidence. Hors d’Italie, la nouvelle a été expédiée comme simple fait-divers ; Lemmi et Crispi ont pris leurs mesures pour qu’elle passe complètement inaperçue. Vous qui me lisez, mais qui lisez aussi les journaux quotidiens, saviez-vous que le comte Luigi Ferrari, député de Rimini, a été assassiné en pleine ville, le soir, dans les circonstances que je viens de dire ? saviez-vous même son assassinat ?

Si Lemmi et Crispi n’avaient pas intérêt à faire le mystère sur ce meurtre, ils auraient crié, bien bain que Luigi Ferrarri était des leurs, car il était en titre membre de leur Conseil de l’Ordre ; ils lui auraient fait de pompeuses obsèques, et au Palais Borghèse on aurait arboré l’étendard endeuillé d’un voile de crêpe.

Mais non, l’attitude de la presse maçonnique a été réglée par Lemmi, à deux fins : pour le vulgaire public, on parlera de crime socialiste, quand se jugera le procès ; pour les maçons italiens, cette tragique mort veut dire : « Voilà ce qui advient à ceux qui pactisent avec les indépendants adversaires du grand-maître suprême ! voilà comment seront traités ceux qui, appartenant à notre Conseil de l’Ordre, travailleraient en secret à réunir des documents contre notre illustre F▽ Crispi ! »

Prières pour mon ex-Frère et ami Luigi Ferrari ! Ma consolation a été d’apprendre qu’il avait eu le temps de se reconnaître avant d’expirer. Il a fait sa paix avec Dieu ; il a pu faire appeler un prêtre ; il est mort en chrétien.

Maintenant, je le répète : ni les contes absurdes, ni les démentis intéressés, ni les calomnies, ni les menaces, ni les crimes, s’il s’en commet d’autres, ne m’intimideront. Je garde ma prudence et ma résolution. Pour Dieu et ma sainte Mère l’Église, en avant !




BIBLIOTHEQUE ANTIMAÇONNIQUE
à 50 centimes le fascicule




Nos amis apprendront avec plaisir la prochaine réalisation d’un désir souvent exprimé : on demandait qu’il fût établi une série de brochures d’un format commode et d’un prix peu élevé, dans lesquelles tout ce qui a trait à la question maçonnique serait passé en revue ; on désirait aussi avoir une collection de biographies des chefs les plus actifs de la Franc-Maçonnerie. En un mot, une Bibliothèque Antimaçonnique paraissait nécessaire à beaucoup pour vulgariser les révélations si nombreuses de ces derniers temps. Cette question, après avoir été mûrement étudiée, va recevoir une solution qui, nous l’espérons, satisfera tous les catholiques militants, tous ceux qui, ayant lu, veulent faire lire autour d’eux, afin de dissiper l’ignorance où est le peuple de l’origine de tant de maux dont il souffre.

La Bibliothèque Antimaçonnique sera éditée par M. Pierret. Elle se composera de fascicules à cinquante centimes, brochures de 48 pages (format 19 centimètres de hauteur sur 12 de largeur), beau papier, impression soignée.