Page:Taxil, Mémoires d'une ex-palladiste parfaite, initiée, indépendante.djvu/114

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’exactitude de la citation que je viens de faire. Thomas Vaughan est donc vraiment né en 1612, et non en 1621 ; ce point a grande importance pour les faits de 1645, que j’ai le devoir de divulguer, quoiqu’il m’en coûte.

Je rectifierai aussi les autres erreurs de la note biographique d’Alibone, et je la complèterai.

Thomas Vaughan, qui signait, non pas : Eugénius Philaléthès, mais : « Eirenœus Philaléthès, Anglais de naissance et habitant de l’Univers », a vu le jour, ainsi que son frère Henry, à Monmouth ; d’après nos papiers de familles, loin d’être le frère jumeau de Thomas, Henry était son cadet, plus jeune de deux ans. Ils appartenaient à l’une des familles Vaughan, du pays de Galles, dont une branche a été anoblie et a compté parmi ses membres lord Vaughan, pair du royaume en 1620. Un autre parent de mon ancêtre Thomas, était le fameux antiquaire Robert Vaughan, frère puiné du père de Philalèthe ; c’est Robert, qui, établi à Oxford dès 1613, y attira sa belle-sœur, quand elle fut veuve, et fit élever au Jesus-College ses neveux Thomas et Henry.

Autre erreur, énorme, d’Alibone : Philalèthe n’est pas mort en 1665 ; car c’est en 1666 que, se trouvant en Hollande, où il eut pour disciple Helvétius, le grand alchimiste de La Haye, il remit son manuscrit de l’Introïtus apertus à Jean Lange, qui le fit imprimer l’année suivante à Amsterdam.

Thomas Vaughan n’est pas mort en 1665 ; car c’est en 1668 qu’il a fait imprimer Experimenta de Præparatione Mercurii Sophici et les Tractatus Tres (la Métamorphose des Métaux, la Préparation du Rubis céleste, la Source de la Vérité chimique), et, en 1678, le Ripley revised et l’Enarratio trium Gebri}.

Thomas Vaughan n’a pas eu le trépas indiqué par Alibone ; car il n’est mort d’aucune mort humaine. Ayant signé son pacte à trente-trois ans et ayant demandé à Lucifer de lui assurer encore autant d’années d’existence, il a été, comme Élie par Dieu, enlevé par Lucifer a soixante-six ans ; sa disparition en 1678, son enlèvement par le Roi qu’il adorait, et auquel a donné le premier le nom de « Lucifer Dieu-Bon », est attesté par Henry Vaughan, son frère, dans une relation authentique appartenant à notre famille et dont l’original a été déposé par mon père aux archives du Suprême Directoire Dogmatique de Charleston.




Dans le prochain fascicule sera continuée l’explication du bref palladique donné en prime.