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et branlotant de tout le corps, s’en va, emporté, roulé par l’avalanche émigrante, comme la preuve que la malédiction de Dieu étendue sur la race le suivra jusqu’à l’heure de la mort. Et c’est un inoubliable spectacle, pour qui sait voir et méditer, que celui de ce pont encombré de banabacks qui s’en vont de pays en pays, fuyant ils ne savent qui, allant ils ne savent où, toujours en route ils ne savent pourquoi.

Plus tard, je le répète, j’aurai à revenir sur tout cela, à propos surtout des Jézides, — sectateurs avérés du diable, ainsi que je l’ai dit, — et j’entrerai dans des détails particuliers ; et les lecteurs qui se sont étonnés de ce que j’ai écrit sur les lucifériens indiens seront bien autrement encore stupéfiés, le Jézide luciférien étant la plus basse, la plus vile, la plus abominable expression du satanisme contemporain. Pour le moment, j’ai voulu seulement tracer les caractères généraux de l’espèce, ceux qui frappent au premier abord l’observateur même le plus superficiel.

Laissons donc cela de côté, et, en attendant, examinons avec plus d’attention le petit enfant de banaback au point de vue qui nous préoccupe.

Celui-là vit et meurt dans la méconnaissance de Dieu. Ni baptême, ni première communion, ni extrême-onction ; il ne reçoit aucun des sacrements qui font le catholique, l’enfant soumis à Dieu et protégé par lui. Depuis sa naissance, il évoluera comme une bête, dont il semble puiser les instincts même dans son alimentation. Les mères banabacks, en effet, ne nourrissent que tout à fait exceptionnellement ; ce soin est laissé aux chèvres, au pis desquels les enfants s’attachent. Mais, ce qu’il est important que l’on sache, c’est que, chez les Jézides, les chèvres sont, en même temps que les boues, consacrées à Lucifer. On peut donc dire que, dans cette race immonde et exécrable qui est l’opprobre de l’humanité, l’enfant s’alimente, dès ses premiers jours, d’un lait vraiment satanique, voué au démon ; et, du reste, dans certains sacrifices, on répand, en hommage au roi de l’enfer, le lait de ces chèvres, dont quelques-unes souvent auraient bien besoin d’être exorcisées (la possession s’étendant jusqu’aux animaux, on ne l’ignore pas). Si, à côté de cela, on examine la quotité de la mortalité de ces races, qui est effrayante, 87 pour 100 pour les enfants, on aura l’idée du nombre considérable, et, par conséquent, qui est Maire frémir, de ces enfants morts sans baptême après avoir tété du lait de diable, lesquels ainsi peupleront les limbes pour l’éternité.

On comprend aussi combien ceux des petits banabacks qui résistent aux causes de mort morale et physique accumulées en eux et autour d’eux doivent être une proie facile pour le démon. Les trois quarts, en effet, sont bientôt obsédés et possédés. Comme ils n’ont rien pour lutter contre l’esprit du mal, que l’eau bénite est totalement inconnue dans ces