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nie, ou, pour mieux dire, qu’il combat et chasse des âmes par sa négation, c’est le dieu barbare et imposteur, ennemi de l’humanité ; l’athée, en repoussant dans l’ombre le dieu-mauvais, mais ne connaissant point encore l’Autre, poursuit, avec vaillance et raisonnement scientifique, sa route, en avant, toujours en avant. Il cherche, il cherche sans se lasser, et, puisqu’il cherche, il trouvera… Te voici maintenant engagé au sein de l’énigme. Tu es comme le voyageur, que la locomotive, symbole du progrès, entraîne pendant quelques instants sous le tunnel obscur. Le doute est le tunnel, à l’issue duquel tu trouveras une lumière plus éblouissante que celle que tu viens de quitter !…

Ayant dit ces mots, il disparut.

Et je me jetai à genoux, murmurant à mon Dieu, au Dieu de mon enfance et de toute ma vie, une prière improvisée, une action de grâce, un acte de foi, d’espérance et d’amour ; et mes yeux étaient inondés de larmes.

— Ô mon Dieu ! m’écriai-je enfin, vous avez permis cette obsession, pour raffermir plus que jamais ma croyance en vous !… Merci ! merci !… Je comprends à présent le pourquoi de tous ces systèmes matérialistes, soi-disant scientifiques, et vraiment imaginés, inspirés par Satan. C’est lui qui les fomente ; la négation du surnaturel est une de ses manœuvres ; c’est vous qu’il veut, avant tout, chasser des âmes. Un de ses démons vient de me le dire : le matérialisme athée n’est qu’une transition, un tunnel par lequel on quitte votre domaine pour entrer dans le royaume de l’enfer !…

Maintenant, que les incrédules disent que ceci est une hallucination ou une invention audacieuse ; peu m’importe. J’ai vu.




CHAPITRE XXIV

La Possession et les démoniaques.




Me voici arrivé à l’un des plus importants chapitres de cet ouvrage. Le lecteur est fixé maintenant sur l’obsession, dans laquelle le diable attaque la créature, l’assiège, en se montrant, quelquefois, et sans se montrer, dans la plupart des cas : les esprits forts rient de la croyance à l’obsession diabolique ; pourtant, elle n’est que trop réelle ; elle est si fréquente et si habile que grand nombre de personnes obsédées ne se