Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/449

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion des ateliers misraïmites qui se sont toujours tenus et qui se tiennent à l’écart, ceux-ci sous la direction actuelle du grand-maître Giambattista Pessina, de Naples).

Sans remonter jusqu’à la construction du temple de Salomon, il n’est pas inutile d’exposer la situation des forces maçonniques dans la péninsule, au moins à une période récente ; cette situation a été, du reste, si confusément expliquée, si embrouillée et obscurcie même, par les initiés avec l’anneau, qu’il est bon d’apporter un peu de lumière dans le chaos des renseignements absurdes publiés jusqu’à présent.

Je prendrai l’année 1880, à son début. À cette époque, il y avait, en Italie, quatre hauts pouvoirs de la maçonnerie ordinaire :

1o Grand Orient d’Italie, ayant siège central à Rome. Rite dit Italien ; loges dites nationales. Cette fédération pratiquait les trois grades symboliques (Apprenti, Compagnon, Maître) ; mais, au sein de la fédération, un certain nombre de membres affiliés au Palladisme étaient seuls reconnus par Charleston, cela secrètement.

Grand-maître (en titre honoraire) : général Garibaldi. Grand-maître (en titre d’exercice) : Giuseppe Mazzoni. Grand-maître adjoint : Giuseppe Petroni. — Bien qu’inspirant souvent les résolutions du dit Grand Orient qui le consultait dans les circonstances importantes, le général Garibaldi s’occupait peu de ce rite, dont il avait seulement la grande maîtrise honoraire. Le vrai chef était Adriano Lemmi, alors simple membre du conseil de l’ordre depuis trois ans.

2o Suprême Conseil d’Italie, ayant siège central à Turin. Rite Écossais. Cette fédération pratiquait les 33 degrés connus. Ce Suprême Conseil avait lui-même, en tant que corps régulièrement constitué, la correspondance directe avec Charleston ; tous les membres des hauts grades étaient en même temps palladistes.

Souverain commandeur grand-maître (en titre effectif) : docteur Timoteo Riboli. — Dans ce Suprême Conseil, Riboli était le vrai chef.

3o Auteur Suprême Conseil d’Italie, (dissident), ayant siège central à Rome. Rite Écossais. Cette fédération pratiquait les 33 degrés, comme la précédente ; mais les palladistes y étaient en infime minorité ; aussi, Charleston ne reconnaissait pas officiellement ce groupe de loges et arrière-loges, si important qu’il fût.

Souverain commandeur grand-maître (en titre d’exercice) : Giorgio Tamajo. Lieutenant grand commandeur : Mauro Macchi. Président du Grand Consistoire : Ulisso Bacci. Président de la Grande Loge Symbolique : Bonnicelli. — Ici, le vrai chef était Luigi Castellazzo, un compère de Lemmi : Castellazzo était le grand-maître des triangles palladiques dissimulés au sein de cette fédération.