Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894.djvu/368

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

serons plus en état de travailler ; quant à nous dérober jamais devant le devoir, quant à répudier n’importe quelle responsabilité légitime, ce sont là des éventualités qui ne sauraient trouver place dans la vie d’un honnête homme ! »

Cette péroraison, dit le procès-verbal, fut applaudie frénétiquement.

Sur la proposition du grand orateur, la haute assemblée vota que le texte de cette relation, c’est-à-dire le manuscrit du grand-maître, serait déposé aux archives ; qu’une transcription intégrale en serait faite sur le Livre d’Or du Suprême Conseil ; et qu’au surplus le grand secrétaire recevait mandat de rédiger un compte rendu analytique, que le grand-maître reverrait et contresignerait, et qui passerait dans le Bulletin officiel du Suprême Conseil de Charleston.

Ainsi, il fut fait. Le compte rendu analytique de ce grand voyage d’Albert Pike a paru, — très affaibli, cela va sans dire, puisqu’il s’agissait d’une publication imprimée, pouvant tomber entre des mains profanes, — dans la livraison complémentaire du mois de novembre 1884, du Bulletin officiel du Suprême Conseil des États-Unis d’Amérique (juridiction Sud). La transcription intégrale sur le Livre d’Or, certifiée conforme au manuscrit original par le grand secrétaire et le grand chancelier, a été faite et existe au Registre XCII, tenant les pages 73 à 88 ; ce registre correspond au second semestre de 1884, l’année maçonnique commençant au mois de mars.

Au surplus, voici l’état exact des registres composant le Livre d’Or du Suprême Conseil de Charleston (archives du Rite Écossais) :

Le Registre n° I comprend les années 1801 à 1805, le Suprême Conseil de Charleston ayant été fondé le 31 mai 1801 ; le n° II, les années 1806 à 1808 ; le n° III, 1809 à 1812 ; le n° IV, 1813 à 1815 ; le n° V, 1816 à 1818 ; les nos VI, VII, VIII, chacun deux années, de 1819 à 1824 ; le n° IX, l’année 1825 et le premier trimestre de 1826 ; le n° X est consacré exceptionnellement aux trois autres trimestres de 1826, et cette extension inusitée provient de ce que le dit Registre n° X contient toute l’affaire de la condamnation secrète, de l’enlèvement, de la séquestration, des supplices et de l’assassinat final du frère William Morgan, journaliste de New-York, qui avait publié pour le public profane les principaux rituels maçonniques de cette époque. Les registres nos XI, XII, XIII et XIV sont consacrés chacun à deux années, de 1827 à 1834. À partir de 1835 jusqu’en 1856, les affaires du Suprême Conseil deviennent plus importantes, les procès-verbaux sont plus nombreux et plus longs, les transcriptions de documents se multiplient ; aussi, chaque année à son registre spécial, soit du n° XV au n° XXXVI. En 1857, le docteur Gallatin Mackey est chargé de la tenue du Livre d’Or, et le Suprême Conseil entre dans la