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tracté divers engagements auxquels il ne pouvait se soustraire. Force lui fut de se séparer de moi à son tour. Néanmoins, avec le gracieux et zélé concours du frère Lawson, je fis plusieurs excursions dans la région d’Oakland. Là, je trouvai grand nombre de profanes ardents à recevoir la lumière. Je leur conférai les grades symboliques, et je leur donnai des constitutions. Il y eut un grand enthousiasme. La semence a été jetée en un excellent terrain ; car, après les délais obligatoires, ces nouveaux frères ont vu leurs loges servir de noyau à des chapitres, puis à des conseils de Kadosch, et le Grand Consistoire de Californie m’a vivement remercié d’avoir provoqué tant d’adhésions. Aujourd’hui, ces corps maçonniques sont admirablement organisés sur tous les points et aussi florissants que les autres corps placés sous l’obédience de notre Suprême Conseil.

« J’oubliais de dire que, secondé à merveille par les frères Caswell et Lawson, j’avais pu conférer également les premiers grades à de très nombreux Allemands de San-Francisco ; et, comme conséquence, j’organisai un atelier de perfection travaillant dans l’idiome germanique. Ces excellents frères acceptèrent tous mes conseils ; je constituai leurs cadres hiérarchiques, à leur grande satisfaction.

« Par contre, dans le reste de la Californie, le zèle pour notre rite laisse fort à désirer. Autrefois, nous avions des ateliers de perfection à Stockton, à Sacramento et à Marysville ; nos frères se piquaient mutuellement d’amour-propre pour parvenir aux derniers mystères. Malheureusement, ces villes sont d’une population flottante, et, en outre, la mortalité y sévit beaucoup. Il en est résulté que, par suite des changements de résidence et des décès, grand nombre d’ateliers se sont mis en sommeil. Ce fut le cas, notamment, des loges de perfection Petama et Eureka, en qui nous avions fondé de grandes espérances.

« Le frère Lawson, après que j’eus traversé la Californie dans toute sa longueur, me quitta, et je poursuivis seul ma route, entrant dans l’Orégon, où j’ai eu la joie de constater la pleine activité des loges de Portland. Oui, très illustres frères, j’ai éprouvé à Portland de bien douces satisfactions. Je reçus en cette ville un important message du Grand Campement des îles Sandwich ; en outre, je fus émerveillé de la grâce et de la fine intelligence de nos sœurs écossaises de perfection, qui n’ont pas moins de cinq bosquets à Portland, tous assidûment fréquentés par des frères appartenant à la meilleure société.

« Une autre agréable surprise m’attendait : un heureux hasard me faisait me trouver dans cette ville, au moment où notre cher et illustre frère Chambers y arrivait, débarquant du paquebot qui le ramenait de Chine. J’appris ainsi que ce frère, qui s’est toujours acquitté avec un tact