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DEUXIÈME PARTIE


LA HAUTE MAÇONNERIE
SON ORGANISATION




CHAPITRE XV

Albert Pike et son œuvre.




À l’époque où nous vivons, il est trois vérités que les francs-maçons nient obstinément : 1° l’existence des loges androgynes ; 2° l’exercice des vengeances poussées jusqu’au crime ; 3° la pratique du luciférianisme.

À les entendre, l’association n’admet que des frères et pas une seule sœur ; loin d’avoir le moindre meurtre à se reprocher, elle est, au contraire, essentiellement philanthropique ; quant à adorer Satan sous le nom de grand architecte, il faut avoir l’esprit bien mal tourné pour supposer pareille chose, attendu que la divinité à laquelle l’ordre maçonnique rend hommage est tout simplement vague, idéale, indéfinissable.

Voilà ce que répondent les maçons, lorsqu’on leur pose ces trois questions.

Je me hâte de dire que, parmi ceux qui parlent ainsi, il en est un grand nombre qui sont de très bonne foi. On peut posséder les plus hauts grades de la maçonnerie ordinaire, et avoir toujours été tenu à l’écart des ateliers où frères et sœurs travaillent ensemble, ignorer l’enrôlement et la mise en œuvre des ultionnistes, et ne pas soupçonner même l’occultisme luciférien (Théurgie palladique, Fakirisme, Old-Fellows, San-ho-hoeï, etc).

Sur le fait de l’occultisme, principalement, la question des grades, en dehors de la haute maçonnerie, ne signifie rien, absolument rien : ainsi, par exemple, dans le Rite Écossais, un chevalier Kadosch (30e degré), que les Palladistes ont bien voulu appeler à eux, le reconnaissant digne de leurs mystères, est en réalité plus instruit, et, par conséquent, plus en faveur auprès des chefs secrets qu’un initié au 33e degré de ce rite, tenu dans l’ignorance de l’occultisme et utilisé uniquement pour les affaires