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une tribune au Palais-Bourbon, jette une bombe sur les députés de la droite ; deux députés sont blessés ; aucune mort à déplorer. — Révolte en Sicile. — Vol de dynamite à Berlin.



Louise Michel Jean Grave

1894. — Attentat contre le préfet de Barcelone. — Exécution de Vaillant, et manifestations sur sa tombe. — Émile Henry jette une bombe au café Terminus, près la gare Saint-Lazare ; plusieurs victimes ; le criminel est arrêté, dans sa fuite, par un courageux gardien de la paix, qui ne le lâche pas, bien que criblé de coups de revolver ; Émile Henry déclare qu’il a voulu venger Vaillant, comme Vaillant avait voulu venger Ravachol, et, en outre, il se targue d’être l’auteur de la bombe explosée au commissariat de la rue des Bons-Enfants. Il est condamné à mort, pendant les débats de la Cour d’assises, il étonne tout le monde par son attitude d’énergumène à froid ; c’est un intelligent dévoyé, un fanatique raisonnant ; le discours, adressé par ce tout jeune homme aux jurés, dont il n’implore pas la pitié, est reproduit par la presse entière ; c’est un véritable manifeste, le testament sensationnel d’un anarchiste, heureux de mourir pour son absurde et sanguinaire utopie. Son exécution suscitera de nouveaux vengeurs. — Disparition des deux principaux journaux anarchistes parisiens : le Père Peinard, qui est en quelque sorte le Père Duchesne du parti, et la Révolte, qui avait succédé au