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mique), le docteur a dû, par prudence, se retirer de la Société à laquelle il s’était affilié, mais à celle-ci sous son vrai nom : il était même parvenu à se faire élire président d’un des groupes étrangers. C’est tout ce que nous pouvons dire pour le moment, en rappelant que M. le docteur Bataille fait ses enquêtes dans un but d’étude en vue de l’intérêt de la cause catholique, et non pour servir de délateur policier contre de malheureux égarés qui, personnellement, ne sont pas francs-maçons, mais sont menés, sans le savoir, par les chefs occultes de la franc-maçonnerie. Quant à la deuxième enquête, elle se poursuit, et, jusqu’à présent, dans le milieu dont il s’agit, personne n’a eu connaissance de la récente indiscrétion commise volontairement et malhonnêtement par le journal la Vérité au sujet du véritable nom de M. le docteur Bataille. Nous n’en disons pas davantage, sachant un de nos adversaires absolument capable de prévenir les groupes de la Société en question. »


Après cela, que penser de l’homme qui s’est acharné à publier mon nom, à plusieurs reprises, jusqu’en ces derniers temps (juin 1891), affectant de dire, dans son hypocrisie : « Il n’y a pas d’inconvénient à ce que je fasse cette divulgation ; l’auteur du Diable prétend avoir pris le pseudonyme Bataille pour se cacher des francs-maçons ; mais c’est un simple procédé de charlatanisme, et, du reste, maintenant, les francs-maçons le savent, son nom ! » Quel jugement porter sur un homme qui écrit cela, sachant qu’il s’agit de toutes autres sociétés secrètes que celle de la franc-maçonnerie ? car, en lisant la Revue catholique de Coutances et la Revue Mensuelle (complément de mes fascicules), il n’a pas pu se méprendre.

Je signale le fait pour que mes lecteurs comprennent bien ce que vaut le personnage. Il savait à merveille que les catholiques n’ignorent pas qui je suis, que les frères trois-points sont dans le même cas, mais qu’il y a certaines sociétés qui, si elles apprenaient que tel de leurs membres (ex-membre ou membre actuel) est un écrivain dévoué à l’Église, concevraient contre lui des sentiments dépourvus de toute bienveillance. Il est facile de voir dans quel but est faite cette divulgation qui n’a aucune utilité, que rien ne justifie, et qui, pour se produire, a besoin de se couvrir d’un mensonge, tant son auteur a conscience de sa mauvaise action.

Heureusement notre homme en est pour sa petite infamie ; il l’aura commise, sans amener le résultat qu’il souhaite au fond de son cœur.

En effet, les sociétés auxquelles je fais allusion ne lisent ni cette publication, — et ceci me permet de parler de l’incident, — ni le journal de mon déloyal adversaire, soi-disant catholique, — et, tant que la divulgation de mon nom ne sortira pas de ses colonnes, je ne serai probablement menacé d’aucun danger. Or, aucun autre des journalistes à qui ma publication n’a pas le bonheur de plaire n’a eu recours à ce misérable procédé.

La seule contrariété que j’ai éprouvée par le fait de cette perfidie a été une contrainte, fâcheuse sous plusieurs rapports. J’ai été obligé de manœu-