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lit dans l’avenir, ô hommes fidèles ; écoutez, l’Esprit-Saint narre la gloire de l’époque fortunée.

« Alors, l’Asie entière est unie dans l’océan d’amour. Ardjun est ressuscité ; il opère des prodiges, en soufflant dans un morceau de bambou mélodieux, et toutes les Divines Enchanteresses demandent au Dieu-Bon de les transformer en flûtes, afin d’être nuit et jour suspendues à ses lèvres.

« Sainte Cité, tu es grande et toujours plus grande ; le Dieu-Bon a fait de toi le foyer de la lumière ; l’Asie franchit la mer, traverse les Montagnes Rocheuses et t’apporte son tribut, sous la forme de sept dons royaux.

« Le soleil a commencé son travail le jour même où naquit le Prince céleste incarné ; le collier de perles est brisé par la main de l’empereur du Nord, lâchement prosterné, dans la seconde ville de Céphas, aux pieds du pontife contre qui le soleil travaille.

« Mais, le jour même où le collier de perles vient d’être brisé, là-bas, sur les rives de la Narbadah sacrée, les Gopis, déchirant leurs robes d’un bleu sombre comme celui des nuages, dansent le rasa avec la mère du Prince céleste incarné.

« Cependant, l’abîme rugit, l’eau qui se dit éternelle gronde, Adonaï a crié Sarakrom et Mikaël, à moi !

« Un monstre, onze fois plus gros que l’aîné des quatre frères et des trois sœurs, est sorti du golfe maudit, en secouant avec fracas sa longue queue d’écailles ; il s’est hissé sur la terre ferme ; d’aquatique il est devenu terrestre, et il marche, dévorant les hommes et les femmes fidèles ; la terreur est partout, on fuit devant lui.

« Le monstre prend des ailes ; il s’élance dans les airs, obscurcissant la lumière du soleil ; et, pendant sept jours, le soleil ne travaille plus.

« Le monstre, dans les airs, dévore les colombes, et les corbeaux lui font cortège. Les puissances de l’eau qui se dit éternelle se donnent rendez-vous sur la Terre, pour assister à la victoire qu’Adonaï a promise au monstre.

« Celui-ci, enfin, fond, pour le dévorer, sur Athoïm-et-Zaïn, alors encore adolescent.

« Mais, c’est ici le prodige qui révélera que le jeune homme adopté par le Fils des Serpents triomphera sur la Terre, comme il triompha, esprit du feu, en Sirius : il dira à ses compagnons de ne rien craindre ; et, sa bouche s’agrandissant, c’est lui, Athoïm-et-Zaïn qui engloutira le monstre dévorant, onze fois plus gros que lui.

« Et les puissances ennemies, épouvantées, se précipiteront en Oolis. C’est alors que se livrera en Oolis la grande bataille où Ariel vaincra. Oolis verra fondre ses glaces, sera purifiée et régénérée pour toujours.

« Sur la Terre, l’humanité connaîtra le prodige de l’engloutissement du monstre dévorant. Les nations se répètent : Qui peut donc être cet adolescent