Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 2.djvu/382

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

qui émane du Sanctum Regnum, celle que possèdent les occultistes du Palladium ; lumière qui est directement l’opposée de celle de l’Église, c’est-à-dire Jésus-Christ.




CHAPITRE XLV

Le Diable à l’assaut du Saint-Sépulcre


On n’a pas oublié ce que j’ai dit des Banabacks (dans le premier volume, pages 919 et suivantes) à propos dé la possession chez les enfants. J’ai tracé un portrait du Jézide, et je vous prie de croire que je n’ai pas chargé les couleurs. Le Jézide luciférien, disais-je, est certainement la plus basse, la plus vile, la plus abominable expression du satanisme contemporain.

Parmi les nombreuses lettres que je reçois depuis le commencement de cette publication, il en est quelques-unes où mes correspondants me manifestaient le doute qu’il pût exister des peuplades professant ouvertement le culte du diable. Eh ! braves gens qui demeurez tranquillement chez vous, au coin de votre feu, leur répondrai-je, on voit bien que vous n’avez pas voyagé ; mais interrogez les missionnaires, je vous en prie. Ceux-ci vous, édifieront, si vous avez peine à me croire. Les adorateurs du diable ? mais ils existent par milliers et milliers ! Tout le Kurdistan en est rempli, toute l’Arménie Turque, et ils s’étendent jusqu’en Syrie, en Palestine ; il y en a même à Jérusalem.

Yésidis, Daseni, Chemsieh, ces trois mots signifient « Jézides », les plus exécrables des banabacks. Ceux de la province russe de la Transcaucasie. sont au nombre de 1.400 familles au moins ; on en compte autant dans le Kurdistan persan, et près du double dans le Kurdistan turc ; et ce sont là les familles qui se sont fixées dans le pays et qui, par conséquent, sont mentionnées par les statistiques officielles. Mais il y a les tribus nomades de ces scélérats fanatiques qui échappent à toute évaluation exacte. Moritz Wagner, dans sa remarquable étude de ces contrées de l’Asie antérieure (Reise nach Persien und dem Lande der Kurden), estime que, parmi les Kurdes nomades, les Jézides qui se cantonnent principalement dans les montagnes de Sindjar, au nord des campagnes de la Mésopotamie, sont au nombre de 50.000, épars sur un espace très considérable, et déjouant toute répression. Von Hammer-Purgstall, Karl Ritter parlent de ceux des plateaux d’Erzeroum, innombrables, et citent ce fait, qu’une de leurs colonies s’était même avancée jusqu’au Bosphore, en face de Constantinople. Théophile