Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 2.djvu/342

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

HERMÈS

Astre correspondant : Mercure. — Jour favorable : le mercredi. — Robe verte, broderies en soie blanche d’argent. — Métal : mercure, combiné avec du stibium ou antimoine. — Pierrerie : agate. — Guirlandes : narcisse, marjolaine, mercuriale. — Parfums : benjoin, macis, styrax. — Fruit : noisettes.

ARIEL

Astre correspondant : Jupiter. — Jour favorable : le jeudi. — Robe écarlate, broderie en soie violette. — Métal : étain. — Pierrerie : émeraude. — Guirlandes : figuier, chêne vert dit yeuse, grenadier. — Parfums : ambre gris, graines de paradis. — Fruit : figues.


C’est à Londres que j’assistai à l’autre apparition dont je veux parler dans ce chapitre. La tenue avait lieu au local bien connu de Great-Queen-street, là même où l’on fait écrire le squelette qui porte un drapeau ; mais, ce jour-là, la réunion était essentiellement triangulaire.

On évoqua Hermès ; c’était, par conséquent, un mercredi.

L’esprit, cependant, tarda beaucoup à paraître. On renouvela l’appel ; il ne vint pas davantage. Le frère officiant-évocateur se déclara à bout de forces et demanda à être remplacé. Ce fut la grande-maîtresse qui le suppléa ; elle se revêtit de la robe verte, ceignit son front du bandeau orné d’une agate incrustée dans la plaque de métal consacré, et jeta du benjoin dans la cassolette aux parfums. C’était une dame Booth ; j’ignore si elle a quelque parenté avec la maréchale de l’Armée du Salut.

Pour cette troisième évocation, elle ordonna à l’assistance de former la chaîne magique : c’est la suprême ressource, dans le cas où un esprit du feu met trop de mauvaise volonté à répondre aux appels.

L’officiante-évocatrice traça, sur le sol, le large cercle habituel, avec la pointe de l’épée magique. Nous étions tout autour, à quelque distance, assis et nous tenant par la main, alternant par frère et sœur.

— Frères et sœurs, dit mistress Booth qui avait pris place dans la chaîne, le feu sacré se répand en un courant divin ; la circulation des âmes est établie ; prononçons tous en chœur la formule magique du salut éternel.

On vociféra la formule Hémen-Etan, celle qui se termine par Ay-oël, Lucifer in œternum.

Mistress Booth reprit seule :

— Frères et sœurs, récitons les douze heures du céleste Apollonius.

Et elle commença le Nuctéméron d’Apollonius de Tyane, tel qu’il a été adapté par Albert Pike pour servir aux évocations d’Hermès. L’assistance répondait en chœur.

L’officiante-évocatrice. — Frères et sœurs, qu’aimons-nous ?

Tous. — La justice.

L’officiante-évocatrice. — Frères et sœurs, que demandons-nous ?