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que j’ai prétendu, une seule seconde, avoir à redouter directement les chefs de la franc-maçonnerie, si mon nom réel venait à être publié. Jamais je n’ai écrit, ni dans une publication ni dans une lettre particulière, que mon nom était inconnu des Lemmi et consorts. Mais, quand le parti-pris y est, on fait semblant de ne pas entendre. Ainsi, en dépit des explications très nettes que je viens de reproduire, et qui ont paru, je le répète, sous la date du 5 septembre 1893, M. Delassus persistait, dans une lettre-réponse adressée à M. le chanoine Mustel et destinée à la publicité, à dire que le but de mon pseudonyme était, selon moi, de me cacher des francs-maçons et d’éviter leur vengeance (lettre du 24 décembre 1893).

Heureusement, M. le chanoine Mustel savait à quoi s’en tenir, et, en publiant la lettre de son confrère dans la Revue catholique de Coutances, du 29 décembre, il eut soin d’entrer, à son tour, en des explications de nature à empêcher le quiproquo de se perpétuer.

Voici les principaux passages de son article :


« M. le docteur Bataille se trouvait exposé, à ce moment, à un danger très réel, très sérieux, mais non de la part des francs-maçons. Il est vrai que la secte était furieuse contre lui et « qu’un adversaire de la franc-maçonnerie est tenu, comme il le disait, de prendre certaines précautions, surtout lorsqu’il révèle les manœuvres de cette société anticatholique et internationale ». Mais, en émettant cette vérité indiscutable dans une lettre destinée à la publicité, M. Bataille prenait, en réalité, une mesure pour se garantir

« … Quoiqu’il en soit, je sais depuis longtemps de quel danger il s’agissait, et, je le répète, il ne venait pas, du moins directement, des francs-maçons. Indirectement, au contraire, ils auraient eu, s’ils avaient été avertis à temps, une excellente occasion de se venger, sans se compromettre, en frappant par d’autres mains, d’autant plus discrètes qu’elles auraient ignoré de quelle haine elles étaient les instruments. Aucun de mes lecteurs, je l’espère, ne me reprochera de proposer des énigmes. Je crains déjà de n’avoir pas suffisamment gardé la discrétion nécessaire en une matière où donner l’éveil c’est exposer la sécurité et la vie d’un homme de cœur. Les deux officiers français qui viennent d’être condamnés à Leipzig ne sont-ils pas victimes de quelque coup de plume imprudent ? et n’y a-t-il pas, dans ce fait et dans d’autres semblables, une leçon à la curiosité publique et à ceux qui veulent la satisfaire en levant tous les voiles et en dissipant toutes les ombres, même les ombres protectrices ? »


La Revue Mensuelle a reproduit en entier cet article de M. le chanoine Mustel (numéro de janvier 1894), et l’un de mes collaborateurs, appuyant encore pour mieux détruire le mensonge, écrivait, page 21 :


« En dehors des sectes strictement maçonniques, M. le docteur Bataille a entrepris, non pas une enquête, mais deux enquêtes. L’une de ces deux enquêtes a dû être abandonnée par lui, à la suite de la polémique soulevée dans plusieurs journaux catholiques, lors de la reproduction de l’article de M. Delassus. À raison d’une indiscrétion commise (conséquence de cette polé-