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petite coïncidence qui méritait d’être notée au passage. Mais on reconnaîtra, d’autre part, que l’Agni védique a une très proche parenté avec le Lucifer des palladistes.

Au surplus, les conférenciers des triangles savent faire ressortir que leur Lucifer se retrouve d’une façon plus ou moins voilée dans tous les paganismes.

C’est le Jupiter olympien, qui lance la foudre. C’est le dieu Tleps des Circassiens. Chez les Phéniciens, c’est Eshmoun, le dieu invisible du feu cosmique caché dans l’océan céleste. C’est Ogon, chez les Slaves. C’est l’Ormuzd persan, dont l’émanation crée cinq espèces de feux, manifestations divines du principe du bien : Atar, qui personnifie la foudre ; Asha-Vahista, le feu purificateur ; Mithra, la lumière solaire ; Nairyô-Canha, le feu des sacrifices ; Apâm-Napât, le feu caché. Chez les Égyptiens, enfin, c’est Osiris, identifié avec le soleil et père d’Aroéris ou Horus, ainsi que Jupiter est père de Phoœbus-Apollon.

Les conférenciers palladistes expliquent même, d’une façon qu’ils croient ingénieuse, « l’origine de la calomnie adonaïte, qui représente le Dieu-Bon comme un archange déchu, le plus beau et le plus brillant des anges précipité du haut du ciel ». Cette légende trompeuse, disent-ils, vient de ce que la foudre, manifestation du feu divin, tombe, en effet, du ciel et semble en être expulsée.

Selon le dogme palladique, l’homme a été créé par la collaboration d’Adonaï et de Lucifer, à la suite d’un défi que les deux éternels dieux se portèrent ; à proprement parler ce ne fut pas une création dans le sens usité du mot. Adonaï est un dieu brouillon, se complaisant dans le chaos ; Lucifer seul est le suprême organisateur, l’intelligence divine portée au bien, sachant faire régner dans le naturel et le surnaturel un ordre harmonieux, bref, le seul vrai grand architecte de l’univers, et tout serait pour le mieux, s’il n’était pas combattu par le Dieu-Mauvais. Donc, Adonaï, mis en demeure de produire autre chose que des émanations de maleachs, ne réussit qu’à pétrir une vile matière boueuse ; c’est Lucifer qui donna la vie à cette argile ado-

    rieur est enrichi de onze diamants ; sur le devant, au milieu, est la croix templière, rouge-ponceau, placée sur une triple guirlande de perles blanches fines, laquelle est relevée en deux endroits en draperie par deux gros rubis ; cinq autres rubis, de même grosseur, cintrent la bordure inférieure. Au-dessous du motif central, une rose-mystique, rouge et épanouie, dont la tige porte cinq feuilles, émerge du sein d’une nuée d’argent. Au dessus du motif central, est un soleil d’or rayonnant, ayant au centre le nombre sacré de l’Antéchrist (666), brodé en rouge. Le cordon est doublé de soie noire moirée. Il se porte en écharpe de droite à gauche et a sa pointe ornée d’une petite rosette rouge.
    Le cordon d’Inspectrice Générale du Palladium en mission permanente est exactement semblable, sauf le fond qui est bleu-pâle, au lieu d’être vert-d’eau.
    Une particularité à signaler : chaque cordon d’Inspecteur ou d’Inspectrice du Palladium est rigoureusement personnel. Le nombre de rayons du soleil 666 indique l’âge qu’avait le missionnaire palladiste, lorsqu’il fut proclamé et consacré Hiérarque, si c’est un frère, ou Maîtresse Templière, si c’est une sœur.