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« Je le jure ! Que le Grand Architecte de l’Univers me soit en aide ! Ainsi soit-il. »

Le Très Sage, prenant acte du serment. — « Tout est consommé. » (Rituel du grade de Rose-Croix, page 4.)


Revenons au Feu.

Le lecteur n’a plus de doute, à présent : il voit bien que la doctrine du panthéisme est elle-même un voile, que le satanisme pur est le vrai fond de la franc-maçonnerie, et que les triangles palladiques sont bien le complément inséparable des aréopages de Chevaliers Kadosch et des chapitres de Rose-Croix.

Maintenant que le Palladisme est démasqué, les agents du Souverain Directoire Exécutif, ne pouvant plus nier, devant l’évidence, l’existence de cet occultisme spécial, essaient d’arrêter l’effet des révélations en disant : « Le Palladisme n’a aucun rapport, aucune relation avec la Franc-Maçonnerie ; les palladistes sont des mystificateurs, qui ont imaginé une société dont le but réel est la pornographie, sous prétexte de spiritisme ». Tel est le sens d’une lettre adressée par Moïse Lid-Nazareth à M. le chanoine Mustel, qu’il essayait de tromper, ignorant que le vénérable directeur de la Revue Catholique de Coutances, comme d’ailleurs quiconque a étudié à fond la question, savait, même avant la publication de mon ouvrage, que la Maçonnerie avouée, celle de tous les rites officiels, a au-dessus d’elle un rite suprême luciférien, constituant sa direction. Il faut n’avoir jamais su lire un rituel maçonnique quelconque, pour croire le contraire ; sans les triangles, les loges et les arrière-loges n’aboutiraient à rien, cela est clair comme le jour.

Ainsi, il en est pour cette doctrine particulière relative au Feu. Sa glorification à outrance, en chapitre de Rose-Croix, trouve son complément au sein des triangles.

Là, on déchire tous les voiles ; on ne cherche plus de périphrases, on n’a plus recours aux finasseries de langage à double entente ; la thèse est exposée carrément.

Cette flamme, que vous voyez tout à coup apparaître, — vous dira le conférencier palladiste, qu’il soit un poseur faux savant, comme le F∴ Goblet d’Alviella, ou une égarée sincère dans son aveuglement, comme la S∴ Diana Vaughan, — cette flamme, pouvez-vous dire d’où elle vient ?… Voici qu’une étincelle jaillit d’une pierre froide, d’une matière où le feu est absent, et cependant il sort brusquement, ce feu, il s’élance !… Sa flamme court, pétille gronde, rugit, elle prend les formes les plus diverses ; vous la voyez, et elle est insaisissable… Elle s’étend, elle grandit, elle monte vers le ciel ; elle consume tout ce qui se trouve à sa portée. Puis, soudain, on ne sait comment, elle disparaît, dès qu’elle n’a plus rien à dévorer…

Voilà le feu, voilà cet élément mystérieux dans son origine ou dans son essence.