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elle exprime les harmonies des mondes, l’essence des êtres, leur nature et leurs rapports.

« Zoroastre, ce sublime Moïse de la religion d’Ormuzd, ce premier souverain pontife du culte du Feu, appelait le Verbe : la lumière et la loi, c’est-à-dire pour nous, la Vérité et la Justice.

« La parole maçonnique est le Verbe de la raison parlant à nos sens : c’est la sagesse opposée aux intérêts matériels ; c’est Ormuzd, dieu de la Lumière, disant à Zoroastre : « Je suis la Parole qui détruit les maux en combattant Ahriman, père du mensonge et de l’ignorance ».

Et, comme ayant peur d’en avoir déjà trop dit à ce nouveau Rose-Croix, pour diminuer la portée de ce rapide, mais net aperçu du dogme luciférien de la divinité double, le catéchisme s’empresse d’ajouter immédiatement une balourdise :

« Ainsi que Jésus, figure du soleil nouveau, naissant au solstice d’hiver, le Verbe est l’agneau qui efface les péchés du monde, c’est-à-dire qui dissipe les brumes hivernales. »

Seulement, il est un incident de l’initiation à ce grade, incident que le catéchisme rappelle à mots couverts et qui a pour but et souvent pour résultat de faire profondément réfléchir l’adepte dont l’esprit a des chances de se diriger vers le Palladisme.

Je dois dire brièvement ce qui a lieu, cette partie essentielle de l’initiation au 18e degré du Rite Écossais (7e degré du Rite Français) ayant été divulguée depuis longtemps. L’initiation complète de Rose-Croix, celle qui est donnée aux adeptes jugés capables de parvenir plus tard aux derniers mystères, comporte trois appartements, le premier dit Chambre Noire et le troisième dit Chambre Rouge. Les initiés pour la forme, les récipiendaires voués à l’anneau ne connaissent que ces deux chambres. Quant à la deuxième chambre, la chambre intermédiaire, elle ne porte aucun nom dans les rituels ou manuels qui la mentionnent ; oralement, on l’appelle la Chambre Infernale.

Les rituels ou manuels donnent la description complète des deux autres appartements, et sont absolument muets sur celui-ci. Ils disent tout simplement : « Cette chambre représente un lieu de réprobation ; les objets qu’on y figure sont transparents ou peints. Le récipiendaire y sera introduit après la première partie de sa réception et y restera jusqu’à son introduction dans la dernière chambre. » (Ragon, Rituel du grade de Rose-Croix, page 33.) — Ou bien : « La seconde chambre doit représenter un lieu de réprobation ; les objets qu’on y figurera seront transparents ou peints sur les murailles. » (Teissier, Manuel général de Maçonnerie, 1883, page 170.) — Cela se ressemble, n’est-ce pas ? Mais vous pouvez prendre tous les rituels les uns après les autres : ils ne disent rien de plus.

La raison de cette grande discrétion est que le passage dans cette