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les pères de l’anarchie

Proudhon Bakounine

Les attentats contre les personnes vont bientôt commencer. Nous en comptons quatre en 1878 : deux en Allemagne, un en Espagne et un en Italie. Le 13 mai, sur la promenade des Tilleuls, Hœdel, un ouvrier, tire un coup de pistolet sur le vieil empereur Guillaume et le manque ; le 2 juin, au même endroit, le docteur Nobiling atteint l’empereur de deux coups de feu, assez gravement au visage et au bras, et le monarque en a la santé assez ébranlée pour laisser pendant plusieurs semaines au Prince impérial la direction suprême des affaires. Le parti socialiste répudie publiquement toute solidarité avec les meurtriers, qui sont condamnés à mort et exécutés ; Hœdel se proclame anarchiste ; Nobiling se borne à revendiquer le titre de révolutionnaire. En Espagne, le 29 octobre, attentat sur la personne du roi Alphonse XII, qui rentrait à Madrid en revenant de Saragosse ; le criminel est le tonnelier Oliva Moncasi, anarchiste ; personne n’est atteint. En Italie, Humbert Ier vient de succéder à son père Victor-Emmanuel II : sous l’inspiration du grand-maître Garibaldi, se créent partout des clubs dits militaires, qui se placent sous l’invocation du « martyr Pietro Barsanti », un soldat qui avait été fusillé quelques années auparavant pour rébellion et meurtre d’un