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Mère-Loge : le Lotus Africain, siège à Port-Louis. Seigneurie comprenant deux provinces triangulaires : n° 15, province de Port-Louis ; n° 36, province de Capetown.

Mère-Loge : le Lotus des Tropiques, siège à Freetown. Seigneurie comprenant une seule province triangulaire : n° 77, province de Monrovia.

OCÉANIE

Mère-Loge : le Lotus de Bratha-Yuda (la Guerre Sainte), siège à Batavia. Seigneurie comprenant une seule province triangulaire : n° 70, province de Batavia.

Mire-Loge : le Lotus Océanien, siège à Sydney. Seigneurie comprenant deux provinces triangulaires ; n° 71, province de Sydney ; n° 72, province de Dunedin.


Telles sont les Seigneuries des trente-trois Mères-Loges du Lotus palladique. Ces Mères-Loges sont centres de culte ; leurs Seigneuries forment, en quelque sorte, la division ecclésiastique, si l’on peut se servir de ce terme, comme les provinces triangulaires forment la division administrative.

En effet, il importe de ne pas perdre de vue que le Palladisme est à la fois haute-maçonnerie et église luciférienne. En tant que haute-maçonnerie, le Rite Suprême exerce une influence secrète sur les ateliers de tous les rites officiels, dirigeant leur action politique et sociale dans la guerre au catholicisme ; en tant que temples secrets de l’église luciférienne, les triangles palladiques rendent un culte rituel, liturgique, au prince des ténèbres, dont ils font le Dieu-Lumière, le Dieu-Bon.

C’est ainsi que pour les travaux non-rituels, le Palladisme a ses 77 provinces triangulaires réparties en quatre Gouvernements, dont le siège centralisateur est établi : à Washington, pour l’Amérique du Nord et l’Amérique Centrale ; à Montevideo, pour l’Amérique du Sud ; à Naples, pour l’Europe ; à Calcutta, pour l’Asie, l’Afrique et l’Océanie. Les corps souverains placés à la tête de ces gouvernements sont les quatre Grands Directoires Centraux (voir au premier volume de cet ouvrage, page 367 et suivantes). D’autre part, pour les œuvres rituelles, les triangles adressent à la Mère-Loge du Lotus de leur Seigneurie leurs communications sur les résultats magiques obtenus, et chacune des trente-trois Mères-Loges est en correspondance directe avec le Suprême Directoire Dogmatique, — lequel, ne l’oublions pas, était à Charleston jusqu’au 20 septembre 1893 et a été transféré depuis à Rome par le Convent Souverain, dont Lemmi s’est si bien servi pour duper le successeur de Pike et les cardinaux palladistes du Sanctum Regnum.

Les mystères des triangles sont donc de deux natures bien distinctes, et ici je ne m’occupe que des œuvres rituelles, c’est-à-dire du culte rendu à Lucifer, tout en faisant remarquer que le fonctionnement de l’action politique et sociale anticatholique est aussi bien organisé que le fonctionnement de ce culte démoniaque au plus haut degré. La main de Satan est vraiment là.