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nage dont il s’agit, je n’ai pas cru devoir m’abaisser à montrer mon diplôme à ce monsieur ; mais j’ai dit : « Comme docteur, je donnerai des consultations, je les signerai de mon vrai nom précédé de mon titre ; je mets, par conséquent, mon adversaire au défi de me faire poursuivre pour exercice illégal de la médecine. » C’était tout simplement une expérience que j’offrais pour mettre mon homme au pied du mur et démontrer publiquement qu’en me contestant mon titre de docteur il savait bien qu’il mentait. Mais les francs-maçons n’avaient rien à voir dans cette affaire.

Du reste, dans sa nouvelle sortie, le personnage en question était sans excuse, attendu que, dix mois auparavant, pour en finir avec ce stupide système de dénigrement qui consiste à me représenter comme craignant de voir mon nom réel livré aux francs-maçons, j’avais on ne peut plus clairement indiqué le motif impérieux qui m’avait fait prendre un pseudonyme pour signer cet ouvrage. Dans le Bulletin mensuel qui sert de couverture aux fascicules du Diable, j’avais, au cours d’une lettre ouverte à M. le chanoine Delassus, écrit ceci, qui ne peut donner prise à aucune erreur d’interprétation (numéro daté du 5 septembre 1893) :


« Maintenant que vous avez accompli une bonne action en gardant le silence sur ce point, malgré mon consentement, je vais vous apprendre quelque chose au sujet de la nécessité de ce pseudonyme.

« L’an dernier, je n’étais pas disposé à publier encore mon livre. Je savais à peu près tout ce qui m’était nécessaire concernant la maçonnerie directive, et sur ce terrain-là mes batteries étaient prêtes. Mais il y a d’autres sociétés secrètes qui ne font pas partie intégrante de la secte infernale et qui lui sont reliées par des intermédiaires ; et les membres de ces sociétés ne soupçonnent pas eux-mêmes le rôle de ces intermédiaires qu’ils croient être seulement des leurs. J’aurais donc voulu terminer, avant tout, ces enquêtes complémentaires. Cependant, des personnes très catholiques, — en nombre infiniment restreint, bien entendu, — ont été d’avis qu’il était utile de marcher dès à présent, que le moment était favorable pour commencer la lutte, et qu’il fallait le faire, s’il était possible de continuer à mener LES AUTRES ENQUÊTES.

« Et voilà comment je suis parti en guerre, et pourquoi j’ai pris un pseudonyme.

« Les autres enquêtes ne sont donc pas abandonnées. Pour deux d’entre elles, je n’ai pu moins faire que de m’affilier à la société sous mon vrai nom. On n’a pas partout affaire à des Pessina, croyez-le bien. L’une de ces sociétés secrètes laisse la question catholique au second plan et travaille en premier lieu à une autre destruction que celle de l’Église.

« Ce n’est nullement pour ne pas publier mon nom que je vous dis cela. Avant même votre injuste attaque, je mettais un père jésuite dans la confidence : il a vu mon livret de cotisation, tenu à jour ; je lui ai montré mes pièces. Car, sachez-le, je n’ai jamais entamé une seule de mes enquêtes, sans mettre au courant un ecclésiastique sous le sceau du secret. »


C’était bien clair, tout cela. Il est matériellement impossible de soutenir