Page:Taxil, Hacks, Le Diable au XIXe siècle, Delhomme et Briguet, 1894, tome 2, partie 2.djvu/198

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

inspirations dévouées que se réalisera l’espoir des jours nouveaux, cette alliance, dont je parlais au début, du Cœur et du Mysticisme, afin que cette auréole, enveloppant d’aurore Isis, soit aussi rayonnante de bonté que de beauté. »


M. Jules Bois se proclame prophète d’un nouveau christianisme, et l’on reconnait bien là toute la perversité de Satan, son inspirateur direct : « Christianisme Esotérique », voilà le nom de la nouvelle religion qu’il annonce aux peuples, lesquels jusqu’à présent se montrent sourds à sa voix.

Dans son Christianisme ésotérique, Isis doit remplacer la sainte Vierge Marie, qu’il appelle Miriam, contre laquelle il vomit le blasphème à jet continu, et à qui, finalement, il donne, comme une suprême injure, le nom cabalistique de Lilith, suivant ainsi l’exemple d’Éliphas Lévi, d’Albert Pike, d’Adriano Lemmi, en un mot, singeant les palladistes dans leurs imprécations.

Ici, quoi qu’il m’en coûte et quoi qu’il puisse en coûter à mes lecteurs, je crois indispensable de faire une citation. Il faut, à tout prix, en finir avec ces erreurs que l’on répand et qui consistent à faire passer nos satanistes modernes pour de simples originaux. Sans doute, il est nécessaire de prier pour ces égarés ; mais il faut aussi les faire connaître tels qu’ils sont. Extérieurement, dans les relations de la vie courante, ces démoniaques paraissent le plus souvent inoffensifs, charmants même, et leurs bonnes manières éloignent toute défiance. Si je dis, sans le prouver, qu’ils sont les pires impies, on me prendra pour un calomniateur. Hélas ! comment pourrai-je me faire comprendre, comment serai-je cru si je ne me résous pas, tout en en ayant le cœur brisé, à reproduire dans ce livre un spécimen de leurs diaboliques imprécations ?

Marie, la plus pure des créatures de Dieu, Marie, la mère immaculée du Christ, ils en font, dans leur folie sacrilège, une matrone satanique !… Oui, qui croira cela, si je ne cite textuellement mes auteurs ?

Je ne puis pas oublier que, faisant le jeu de ces gens-là, M. Georges Bois, le rédacteur de la Vérité, s’efforçait (dans son n° du 5 mars 1894) de représenter au public son homonyme Jules comme un simple sceptique, comme un homme étudiant l’occultisme avec une parfaite indifférence, en un mot, comme tout le contraire d’un sectaire dangereux.

Eh bien, — je le répète, qu’on me pardonne cette citation, mais elle est indispensable, — voici avec quels exécrables blasphèmes, dans la Porte Héroïque du Ciel, M. Jules Bois formule ses imprécations contre la Sainte Vierge, comment il la maudit sous les noms de Miriam et de Lilith :


« … Ton nom de Miriam est déchu, Mariette ;
Descends, mièvre égoïste, en la fatalité.