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En résumé, les écoles diverses représentées au Congrès se groupaient ainsi :


I. Écoles expliquant par les esprits les phénomènes magiques, c’est-à-dire Groupes Spirites : — 1° les Réincarnationnistes, se subdivisant en : A. Kardécistes ou disciples d’Allan-Kardec ; B. Futuristes Positivistes ; — 2° les Non-Réincarnationnistes qui sont les Swedenborgiens (américains en majorité, hollandais en partie).

II. Écoles expliquant les phénomènes magiques par les esprits, mais aussi par d’autres influences que les esprits, c’est-à-dire Groupes Occultistes : — 4° les Kabbalistes (doctrines occidentales, hébreu), se subdivisant en : A. Indépendants, c’est-à-dire ceux qui, comme le F∴ Papus, se rallient indifféremment aux groupes des Martinistes, Rose-Croix et Gnostiques valentiniens ; B. Gnostiques Messianistes ; — 2° les Théosophes (doctrines orientales, sanscrit), se subdivisant en : A. Théosophes dit Chrétiens, groupes professant les idées de la duchesse de Pomar ; B. Néo-Bouddhistes, groupes se disant en communication avec les Mahatmas du Thibet, système de Mme Blawatsky, ayant aujourd’hui pour grande-prêtresse Mme Annie Besant.

Je donnerai plus loin la liste des journaux spirites et occultistes qui furent représentés au Congrès de 1889 ; mais tout d’abord voici ceux qui précisent le mieux les doctrines des écoles classées ci-dessus :

La Revue-Spirite, de Paris, organe des Kardécistes ; la Vie Posthume, de Marseille, organe des Futuristes Positivistes ; la Revue Trimestrielle des Étudiants Swedenborgiens libres, de Paris, organe swedenborgien : l’Initiation, de Paris, organe des Indépendants ; l’Étoile, d’Avignon, organe des Messianistes ; l’Aurore, de Paris, organe des Théosophes dits Chrétiens, Société Théosophique d’Orient et d’Occident ; la Revue Théosophique, de Paris, organe des Néo-Bouddhistes, Société Théosophique Hermès.


Je n’analyserai pas les 24 discours prononcés dans les séances des Sections réunies, par les orateurs officiels : Gabriel Delanne, Léon Denis, Papus, Charles Fauvety, Marius Georges, Laurent de Faget, Dr Chazarain, Camille Chaigneau, Lessart, Van Straeten, Dr Grau, Henrion, Henri Lacroix, etc. Ils sont résumés en substance dans les conclusions adoptées par les différentes sections. Il faut signaler pourtant le plus curieux, le plus inattendu, le plus audacieux de tous ces discours, prononcé par un homme qui ose se présenter dans ce conciliabule diabolique comme étant prêtre du Christ, d’un chanoine catholique, le chanoine Roca, à qui j’ai déjà consacré quelques pages.

Son discours fut assurément le clou du Congrès ; il fallait, aux Assises de Satan, un prêtre apostat, pour ajouter à l’impiété le ragoût du sacrilège. Il fallait qu’en sa personne Satan inaugurât solennellement, en face du monde, le rôle nouveau qu’il jouait déjà en secret dans une foule de petites chapelles swedenborgiennes ou martinistes, celui d’Antéchrist se décorant du nom et des apparences du Christ lui-même.

« Solutio omnium difficultatum, Christus ! » — « L’unique solution de