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« Le Catholicisme est une religion obscure, avide et cruelle, ennemie de l’activité humaine, adversaire de l’intelligence, négatrice de tout progrès et de toute morale sociale, fautrice d’ignorance, d’hypocrisie et de trahison, ayant à son passif les persécutions les plus féroces et les crimes les plus odieux, bavarde de charité et foncièrement égoïste, n’ayant pour le croyant que des promesses menteuses ou des menaces épouvantables, désorganisatrice de la famille, arrachant l’enfant à la mère et la femme au mari, corruptrice de son propre clergé qu’elle forme à la tartuferie et qu’elle contraint aux vices contre nature, orgueilleuse et basse courtisane vendue au plus offrant… Le Christianisme ne fut qu’une erreur : le Catholicisme est un crime. »


Et il part de là pour opposer à ce catholicisme de sa façon l’idéal religieux et moral du bouddhisme.

C’est, à n’en pas douter, cette fureur d’anti-catholicisme qui recommanda surtout le F∴ Jules Lermina à l’honneur que lui fit le Congrès de le présider, et ce qu’entend louer en lui le F∴ Papus, lorsque dans son Rapport général à la séance publique du Congrès il s’exprime ainsi :


« Jules Lermina n’est pas spirite, vous le savez tous ; l’immortalité de l’âme ou les rapports avec les morts sont encore pour lui des problèmes non résolus ; mais il est ennemi de tout préjugé qui tendrait à arrêter l’essor de la pensée humaine : « Si j’accepte l’honneur de diriger vos débats, m’a-t-il dit, je veux montrer par là que moi, libre-penseur dans la véritable acception du mot, je n’ai jamais peur des préjugés ridicules invoqués par les Académies ou par les Églises pour empêcher la vérité de se produire. » (Salve d’applaudissements.)


Du reste, les membres du Congrès eussent eu mauvaise grâce à se plaindre du matérialisme de leur président, quand la Section Philosophie, après discussion, proclamait, parmi ses conclusions dogmatiques : l’Identité essentielle de l’esprit et de la matière[1]. Au point de vue de la morale sociale, cette même section, logique en cela, niait l’existence du mal et la responsabilité morale, en les remplaçant par la loi de nécessité et de justice.

Les conclusions de la section Occultisme justifiaient pleinement l’assertion de Lermina, qu’il n’y a dans le spiritisme que du matérialisme. Les défenseurs de la doctrine occulte, Théosophes, Kabbalistes, Francs-Maçons, fraternellement unis dans la même pensée, constataient dans leurs conclusions :

  1. Les travaux du Congrès étaient distribués en quatre sections :
    1re  Section : Spiritisme et Spiritualisme. Présidents : Dr  Chazarain et M. A. Delanne. Vice-présidents : Leymarie et Lacroix. Secrétaires : Camille Chaigneau et Gabriel Delanne.
    2e Section : Philosophie : Question sociale. Président : Dr  Huelbes Temprado. — Proposition des commissions italienne et espagnole : « Il n’existe que le bien ; le mal n’est qu’un bien atténué, en vue d’un progrès infini. »
    3e Section : Occultisme, Théosophie, Kabbale, Franc-Maçonnerie. Ses théories ont été présentées par le Dr  Papus ; les discussions soutenues par MM. Jules Lermina, Lemerle, Mac-Nab, Reybaud, Dr  Chazarain, Gabriel Delanne, Varchawsky, Mme  Raymond Pognon. Bosc, Dr } Foveau de Courmelles, Durville, Dr  Dariex et Dr  Papus.
    4e Section : Commission de propagande. Président : M. Léon Denis, de Tours. Vice-présidente : Mme  Bourdin, de Genève. Secrétaire : M. Henri Sausse, de Lyon.