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Ces lourds cheveux bouclés, couleur de saphir sombre,
Encadrent le contour de ton frêle visage
Et versent tristement leurs reflets et leur ombre
Sur la clarté de ton charmant regard sauvage.

Quelle noire splendeur inonde ta pensée ?
Et brûle jusqu’aux os ta force solitaire ?
Quel plaisir inconnu tente ta chair lassée,
Ô toi, qui hais le ciel et méprises la terre ?

Pensif et gracieux dans ta robe de femme,
En tes péchés, du monde ignoré, tu reposes.
Ton orgueil se recueille au temple de ton âme,
Où tes calmes remords s’ouvrent comme des roses.

Mais tu veux chaque jour de plus âpres ivresses,
Par des crimes nouveaux ranimant ton génie,
Et sans comprendre encore où mènent tes tristesses,
Tu cherches dans le mal une extase infinie.

M. Jhouney a mis en vers les anathèmes de l’abbé Roca contre l’Église catholique romaine :


.   .   .   .   .   .   .   . Comme les rois, le pontife monarque
Des deux pieds de Satan au front porte la marque.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Saint Paul, saint Jean, saint Pierre étaient initiés ;

Vous, vous ne secouez que des torches éteintes
Sur le peuple englouti dans l’ombre de la mort.
Sachez que, malgré vous, s’il le faut, les Prophètes
Par Dieu remplaceront le faux Dieu que vous faites ;
Que les livres muets crieront et flamboieront ;
Qu’une mitre de fer vous rongera le front ;
Que le Christ abattra sur le prêtre superbe
La foudre de l’Aour et la hache du Verbe.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Ou, s’il s’en est trouvé dignes d’offrir l’hommage

À Jésus de l’encens, de la myrrhe et de l’or,
Ils ont, comme Trithème, enfoui leur trésor,
Craignant de faire mal aux prunelles profanes
Des Conciles bercés aux bras des courtisanes.
Et si, comme Postel, ils ont parlé trop clair,
L’Église a dit : « Voilà de ces songeurs en l’air ;
« Rétracte-toi, bonhomme. » Avec un lent sourire,
L’adepte a renié ce qu’il venait d’écrire,
Laissant, pour venger Dieu, marcher aveuglément
Le juge sans pensée au jour du Jugement.

Au milieu de tous ces cris de haine et de ces divagations, toutes plus ou